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Classification des drogues

Les drogues sont toutes des xénobiotiques, c'est-à-dire des substances étrangères à notre organisme et dépourvues de toute valeur nutritive. Leur action pharmacologique est suivie d'un métabolisme c'est-à-dire d'une transformation en produits généralement inactifs éliminés le plus souvent dans l'urine. L'étude de ces transformations relève de la pharmacocinétique.

Hormis l'alcool, les solvants organiques, les dérivés du cannabis et autres produits de synthèse, la majeure partie des drogues est rassemblée dans la famille des alcaloïdes.
Leur action s'exerce simultanément, mais en proportion variable, sur le corps (fonctions cardiaque, respiratoire, digestive, immunitaire...) et sur l'esprit (humeur, mémoire, degré d'anxiété...).
Cette distinction entre effets somatiques (du grec sôma, le corps) et effets psychiques (de psyché, l'esprit) demeure fondamentale.
C'est en raison de cette action sur les processus mentaux qui leur est spécifique que l'on qualifie ces substances de "psychotropes", c'est-à-dire de produits manifestant un tropisme, une attirance pour la psyché.

Classification pharmacologique

La "Phantastica" de Lewin (1924)

Les premières classifications des psychotropes eurent une visée pharmacologique. Les travaux du pharmacologue berlinois Louis Lewin (1850-1929) sont ainsi demeurés célèbres et d'une certaine actualité. Il propose dans sa somme, Phantastica (1924), de distinguer cinq groupes de substances actives sur le psychisme :

  • Excitantia (stimulants)
  • Phantastica (hallucinogènes)
  • Inebriantia (substances enivrantes)
  • Hypnotica (induisant le sommeil)
  • Euphorica (tranquillisants).

La classification de Lewin regroupait déjà pour l'époque un panel assez large de produits; depuis, la découverte de nombreux autres produits psychotropes la rendent obsolète.

La "Delay-Deniker" (1950)

Les travaux de Lewin devenant obsolètes, de nouvelles classifications ont vu le jour en intégrant l'ensemble de ces nouvelles molécules. La plus connue d'entre elles, développée au cours des années 50, est celle proposée par les psychiatres Jean Delay et Pierre Deniker et repose sur la distinction entre quatre types d'action psychotrope :

  • Psychoanaleptiques : action tendant à dynamiser le psychisme, augmentant la vigilance, améliorant l'humeur déprimée, mais susceptible, également, parfois, de précipiter des crises d'anxiété ou d'excitation (Cocaïne, antidépresseurs).
  • Psycholeptiques : action dépressive, entraînant le sommeil, ou du moins la sédation (apaisement d'une douleur), et des manifestations délirantes ou agressives (héroïne, neuroleptiques).
  • Normothymiques : action caractéristique de substances visant à normaliser l'humeur de certains patients chez qui alternent des phases de dépression et d'excitation (médicaments ne pouvant donner lieu à toxicomanie).
  • Psychodysleptiques : action sans intérêt thérapeutique de nos jours, mais intégrée, dans les sociétés traditionnelles et autrefois en Occident, à de nombreuses pratiques religieuses ou rituelles, et induisant la survenue d'hallucinations plus ou moins fortes ou, pour le moins, de troubles de la personnalité avec sensation d'irréalité (LSD, Peyotl, Mescaline).
Classification juridique

Les stupéfiants (les "narcotiques" des Américains) sont soumis à un régime juridique tout à fait singulier, d'origine récente et dont la cohérence donne lieu à de vifs débats. Le système français quant à lui, s'appuie sur deux conventions internationales.

La Convention unique (1961)

Elle a remplacé toutes les conventions antérieures, avec la prétention de concilier et de fédérer l'ensemble des règles internationales en la matière. Mais comme l'a souligné Francis Caballero, avocat et universitaire, dans un traité remarquable, elle se garde toutefois bien de définir ce qu'est...un stupéfiant ! Autrement dit, la Convention fait fond sur une pure tautologie : est un stupéfiant une substance... figurant sur la liste des stupéfiants !
Clairement, cette classification hiérarchise les drogues en fonction de leur utilité médicale, en les scindant en deux groupes distincts avec d'une part, les drogues occidentales, réputées "utiles" et donc légalisées (les "médicaments") et d'autre part les drogues traditionnelles, du tiers-monde, jugées "inutiles" donc prohibées.

La Convention de Vienne (1971)

Conçue sur un modèle similaire à la Convention unique, elle vise à corriger l'incohérence de cette dernière qui n'envisageait pas le cas des produits de synthèse dérivés de produits naturels agissant sur le psychisme (médicaments traitant l'anxiété, l'insomnie...). Ne cherchant pas à définir les psychotropes, elle se contente de souligner qu'il s'agit de produits susceptibles d'engendrer une dépendance, d'agir sur le système nerveux central en le stimulant, en le déprimant ou en induisant des hallucinations (à noter que le tabac et l'alcool ne figurent toujours pas sur cette liste).

La Convention de 1971 englobe les psychotropes thérapeutiques que sont les tranquillisants, les hypnotiques... en autorisant leur usage médical tout en prohibant toute utilisation détournée échappant au contrôle médical (usage abusif des barbituriques, par exemple, dont certains sont considérés comme des stupéfiants depuis 1988). Mais ici encore, le caractère incohérent et irrationnel de la classification retenue n'a échappé à aucun observateur. Les autorités ont justifié l'absence de l'alcool et du tabac par le fait que les mesures de contrôle prévues se révéleraient inefficaces sur ce type de consommation.

La France a ratifié ces deux conventions et doit donc les appliquer dans son droit propre. D'où la remise à jour en 1988 d'une ancienne partition des substances pharmacologiquement actives, qui datait de 1916 et classait les médicaments en trois tableaux, A, C et B, ce dernier correspondant aux stupéfiants. Conformément à l'esprit de la convention de Vienne, une distinction jusqu'alors inconnue entre "stupéfiants" et "psychotropes" a été introduite.

Si l'on prend en compte l'ensemble des classifications et l'arsenal législatif correspondant, il faut admettre que les mesures coercitives prônées parfois, depuis le début du siècle en France et ailleurs, n'ont guère brillé par leur succès : la consommation de psychotropes, licites ou illicites, n'a cessé de s'accroître régulièrement depuis.

Classification des opiacés

Il s'agit de l'opium et de ses dérivés, morphine et héroïne principalement, mais aussi de la codéine. On peut leur assimiler des produits de laboratoire utilisés couramment en médecine.

Opium

Termes du milieu : Black Jack Gum
Description : Substance de consistance visqueuse à solide, de couleur variant du brun foncé à noir
Fabrication : Extrait naturel du Pavot somnifère
Consommation : Ingestion, inhalation
Principaux effets : Analgésie, dépression, euphorie, demi-sommeil, sensation de bien être
Durée de l'effet : De 3 à 6 heures
Dépendance physique : Très forte
Dépendance psychologique : très forte
Effets du surdosage : Ralentissement respiratoire, coma pouvant entraîner la mort
Syndrome de sevrage : Convulsions, panique, vomissements, nausées (cold turkey) sueurs froides, frissons.

Morphine

Termes du milieu : M Dreamer
Description : Poudre cristalline de couleur variant du blanc au beige, petit comprimé blanc ou liquide incolore
Fabrication : Dérivé de l'opium
Consommation : Ingestion, injection, suppositoire
Principaux effets : Analgésie, dépression, euphorie, sensation de ralenti
Durée de l'effet : De 3 à 6 heures
Dépendance physique : très forte
Dépendance psychologique : très forte
Effets du surdosage : Ralentissement respiratoire, coma pouvant entraîner la mort
Syndrome de sevrage : Convulsions, panique, vomissements, nausées, sueurs froides, frissons.

Héroïne

Termes du milieu : Hard Stuff, Horse Smack Junk, Grand H
Description : Poudre cristalline de couleur variant du blanc au brun pâle
Fabrication : Dérivé semi-synthétique de morphine
Consommation : Inhalation, injection
Principaux effets : Analgésie, dépression, euphorie, sensation de ralenti
Durée de l'effet : De 3 à 6 heures
Dépendance physique : très forte
Dépendance psychologique : très forte
Effets du surdosage : Ralentissement respiratoire, coma pouvant entraîner la mort
Syndrome de sevrage : Convulsions, panique, vomissements, nausées, sueurs froides, frissons.

Codéine

Termes du milieu : Schoolboy
Description : Comprimés ou poudre de couleur blanche
Fabrication : Extrait naturel de la tête de pavot ou semi-synthétique
Consommation : Ingestion, injection
Principaux effets : Analgésie, dépression, les effets varient selon la dose
Durée de l'effet : De 3 à 6 heures
Dépendance physique : Modérée à forte
Dépendance psychologique : Forte
Effets du surdosage : Variable, peut entraîner la mort
Syndrome de sevrage :Variable, sévère.

Classification de la cocaïne

Cocaïne

Termes du milieu : Coke, Neige, Coca, Corrine, Chartie, Snowflake
Description : Poudre cristalline luisante et inodore, ressemblant à de la neige
Fabrication : Substance active des feuilles du coca (arbre)
Consommation : Inhalation, injection
Principaux effets : Insomnie, stimulation, hallucinations possibles, euphorie
Durée de l'effet : Environ 2 heures
Dépendance physique : Possible
Dépendance psychologique : très forte
Effets du surdosage : Agitation, nausées, hausse de température, convulsions pouvant entraîner la mort
Syndrome de sevrage : Dépression, désorientation, hallucinations.

Classification du cannabis

Marihuana (Marijuana)

Termes du milieu : Mari, Marie-Jeanne, Joint, Weed Pot, Grass, Tea, Gazon
Description : Substance ayant l'apparence du thé de couleur variant du vert pâle au vert foncé brun
Fabrication : A partir de feuilles, fleurs et graines de cannabis séchées et hachées
Consommation : Ingestion, inhalation
Principaux effets : Euphorie à forte dose, hallucinations, désorientation
Durée de l'effet : De 1 à 4 heures
Dépendance physique : Inconnue
Dépendance psychologique : Modérée à forte
Effets du surdosage : Fatigue, paranoïa, psychose, appétit démesuré
Syndrome de sevrage : Effets psychologiques, insomnie, hyperactivité.

Haschich

Termes du milieu : H, Hasch
Description : Substance dont la consistance peut varier de flexible à très dure, de couleur variant du vert brun pâle au brun foncé
Fabrication : A partir de la résine des feuilles et des graines de cannabis
Consommation : Ingestion, inhalation
Principaux effets : Euphorie à forte dose, hallucinations, désorientation, effet plus prononcé que la Marihuana pour une même dose
Durée de l'effet : De 1 à 4 heures
Dépendance physique : Inconnue
Dépendance psychologique : Modérée à forte
Effets du surdosage : Fatigue, paranoïa, psychose, appétit démesuré
Syndrome de sevrage : Effets psychologiques, insomnie, hyperactivité.

Huile de Haschich

Termes du milieu : H, Liquide, Huile, Hasch Oil, Résine
Description : Substance liquide de couleur jaune orangé, marron foncé ou noire
Fabrication : Extrait huileux du Haschich ou de la Marihuana
Consommation : Ingestion, inhalation
Principaux effets : Euphorie à forte dose, hallucinations, désorientation, effet de 15 à 30 fois plus prononcé que la Marihuana
Durée de l'effet : De 1 à 4 heures
Dépendance physique : Inconnue
Dépendance psychologique : Modérée à forte
Effets du surdosage : Fatigue, paranoïa, psychose, appétit démesuré
Syndrome de sevrage : Effets psychologiques, insomnie, hyperactivité.

Classification des drogues synthétiques

Péthidine

Termes du milieu : Démérol
Description : Liquide incolore ou comprimé
Fabrication : Synthétique
Consommation : Ingestion, injection
Principaux effets : Analgésie, dépression, euphorie, sensation de ralenti
Durée de l'effet : De 3 à 6 heures
Dépendance physique : très forte
Dépendance psychologique : très forte
Effets du surdosage : Ralentissement respiratoire, coma pouvant entraîner la mort
Syndrome de sevrage : Variable, sévère.

Méthadone

Termes du milieu : Meth
Description : Comprimés, poudre ou solution de couleur blanche
Fabrication : Synthétique
Consommation : Ingestion, injection
Principaux effets : Analgésie, dépression, effet semblable à la morphine mais plus lent
Durée de l'effet : De 12 à 24 heures
Dépendance physique : Modérée
Dépendance psychologique : Forte
Effets du surdosage : Ralentissement respiratoire, convulsions, coma pouvant entraîner la mort
Syndrome de sevrage : Convulsions, vomissements, nausées.

Dilaudid (hydromorphone) & Percodan (oxycodone)

Termes du milieu : Lords, Big D
Description : Comprimés de différentes formes et couleurs
Fabrication : Semi-synthétique
Consommation : Ingestion, injection
Principaux effets : Analgésie, dépression, euphorie, sensation de ralenti
Durée de l'effet : Courte
Dépendance physique : très forte
Dépendance psychologique : très forte
Effets du surdosage : Ralentissement respiratoire, convulsions, coma pouvant entraîner la mort
Syndrome de sevrage : Convulsions, vomissements, nausées.

Talwin (pentazocine)

Termes du milieu : TS & Blues Tricycles, Bicycles
Description : Comprimé pèche ou capsule
Fabrication : Synthétique
Consommation : Ingestion, injection
Principaux effets : Analgésie, euphorie
Durée de l'effet : De 1 à 4 heures
Dépendance physique : Forte
Dépendance psychologique : très forte
Effets du surdosage : Dépression respiratoire pouvant entraîner la mort, vertige, euphorie, troubles visuels
Syndrome de sevrage : Vertiges, vomissements, nausées.

Phencyclidine

Termes du milieu : Angel Dust, PCP, Horse Tranquiliser, Tranquillisant pour chevaux, Mescaline
Description : Comprimé, pilule, ou poudre blanche dans des capsules buvards
Fabrication : Synthétique
Consommation : Ingestion, injection, inhalation
Principaux effets : Instables effets de l'ordre des stimulants tranquillisants ou hallucinogènes
Durée de l'effet : Variable
Dépendance physique : Inconnue
Dépendance psychologique : Modérée
Effets du surdosage : Psychose voire sommeil profond pouvant entraîner la mort
Syndrome de sevrage : Variable.

Innovations en matière de stupéfiants

Ecstasy (3,4-méthylène-dioxyméthamphétamine) : le MDMA est le principe actif de l'ecstasy; molécule issue de la recherche pharmacologique du début du siècle. Initialement destinée à être un coupe-faim, cette substance dérivée de l'amphétamine n'a jamais été développée comme un médicament. L'ecstasy s'est développée aux USA, puis en Europe. En France, 5% des jeunes adultes en ont consommé au moins une fois.

Ses effets se traduisent par une désinhibition, une sensation d'euphorie, un accroissement de l'énergie physique. Dans une étude, l'INSERM met en garde les consommateurs d'ecstasy des risques pour la santé : ils ne connaissent pas la composition, ni le dosage des comprimés, et ne savent pas comment leur organisme va réagir (accidents cardiaques, hépatites, hyperthermies).

GHB ou "Fille facile" : anesthésiant synthétique découvert en France au début des années soixante par le Professeur Laborit. Les culturistes américains ont détourné ce produit, classé comme stupéfiant, qui désinhibe et provoque une amnésie. Mélangé à de l'alcool, le GHB peut provoquer une dépression respiratoire pouvant aller jusqu'au coma.

KETAMINE : anesthésiant utilisé par les vétérinaires pour endormir les éléphants; classé comme stupéfiant depuis 1996; la Special K se présente sous forme de comprimé (mélangée à de la cocaïne elle provoque des effets psychotropes pouvant provoquer des arrêts cardiaques); dans les milieux branchés, on l'appelle le "cocktail Calvin Klein".

DOB : dérivé de l'amphétamine, ses cachets sont présentés comme de la super-ecstasy. Fabriqué par des chimistes amateurs, le DOB peut se révéler particulièrement dangereux.


Source : Sûreté du Québec
 
 
 
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