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Un phénomène nouveau |
Un phénomène nouveau touche la France et les autres
pays : la consommation de médicaments, associés le
plus souvent à d'autres substances toxiques. La toxicomanie
aux médicaments, moins chère et presque accessible
à tous, est selon Claude Olivienstein le fruit de l'ennui
et de l'absence de perspectives, l'apanage des banlieues populaires,
des jeunes chômeurs, des enfants aux parents absents et à
la scolarité médiocre. Le développement actuel
de la consommation est révélateur d'un certain malaise
social.
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Cultures illicites et sous-développement
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Circuits et filières |
Le marché de la drogue est un marché international
où les zones de production sont souvent éloignées
des marchés de consommation. La transformation de la matière
en produits plus ou moins élaborés s'effectue dans
des laboratoires clandestins, situés au départ ou
vers la fin de la filière. Le transport de la drogue, sous
ses diverses formes, est l'opération qui présente
le plus de risques pour les trafiquants, ce qui explique le souci
de multiplier les itinéraires. Après le démantèlement
d'un réseau, de nouveaux circuits, de nouvelles filières
se reconstituent.
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Anciennes et nouvelles filières |
L'héroïne utilise des circuits traditionnels où
les producteurs du Triangle d'or et d'autres trafiquants jouent
un rôle essentiel. Elle est acheminée par de multiples
filières vers les États-Unis et l'Europe, où
sa distribution est prise en charge par des grossistes. Les marchands
installés dans des pays ne justifiant pas de l'obligation
d'un visa HongKong/Grande Bretagne, Macao/Portugal, sont contactés
par les grossistes.
En France, avec ou sans transfert par les Pays Bas, les asiatiques
savent fabriquer la poudre d'héroïne, et la conditionner
sous forme de granulés (poudre + caféine ). on ne
trouve plus de brown sugar/trafic en Asie.
Les grossistes monnayent ces granulés aux trafiquants, qui
à leur tour ajoutent caféine ou autres excitants avant
de les revendre à des dealers. 1 kg de produit peut être
multiplié 30 fois.
Le paiement de ces opération suit une autre filière,
avant intervention de banquiers plus ou moins scrupuleux. La France
est touchée par la filière asiatique, car la drogue
est liée à des raisons historiques. Les anglais, eux,
ont à lutter contre la filière pakistanaise. Depuis
quelques années, la route des Balkans devient une des principales
voies d'accès de l'héroïne en Europe. Cette filière
en provenance du " croissant d'Or " et de Turquie profite
de la désorganisation et de l'affaiblissement de certains
pays.
Réunis à Rome, les ministres de l'intérieur
de 10 pays européens se sont engagés à renforcer
leur coopération dans la lutte contre le trafic d'héroïne
par la route des Balkans., considérée comme la principale
voie d'importation actuelle.
L'essor considérable du trafic de cocaïne doit beaucoup
aux facilités offertes par le continent sud-américain,
tant en matière de zone de production que de circuits de
transport ou de zones de transit :
- Production, essentiellement la Colombie, la Bolivie et le Pérou
- Raffinage et expédition : à partir de la Colombie.
Si certains états comme le Mexique font depuis quelques
années des efforts importants pour lutter contre le trafic,
de nouveaux pays semblent jouer un rôle essentiel dans l'acheminement
de la cocaïne, par exemple : le Guatemala. Mais le phénomène
le plus marquant des dernières années est le rôle
de plaque tournante du trafic pris par l'Afrique.
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Trafiquants, mules et dealers |
Entre les lieux de production et les marchés de consommation,
la drogue suit des chemins souvent complexes où se croisent
trafiquants professionnels, intermédiaires naïfs ou
complaisants et petits dealers.
Les trafiquants sont diversement structurés et organisés.
En général, ceux qui maîtrisent le transfert
du produit de base (pasta en cocaïne, morphine base en héroïne)
jouent un rôle dominant et utilisent les autres trafiquants
comme sous traitants dans le transport et la commercialisation.
Au bas de l'échelle, le trafic repose sur de multiples passeurs
ou mules. Les astuces utilisées par les passeurs sont multiples
et les progrès de la répression obligent les trafiquants
à utiliser des caches originales....in corpore, moulé,
ou par les circuits du commerce internationale pour les livraisons
plus importantes (dans les containers). Les autorités douanières
et la brigade des stupéfiants s'inquiètent du développement
du trafic par fret commercial.
Les dealers sont le maillon final mais essentiel des filières.
Leur objectif est de développer leur activité en limitant
les risques d'interpellation, ce qui explique les choix d'endroits
propices comme certaines rues passantes ou le métro.
Dans certains quartiers ou certaines banlieues des grandes métropoles
occidentales, une véritable micro économie de la drogue
se met en place, ex : Vaulx en Velin (un système micro-économique
de type mafieux se développe alors que seul l'argent social
et celui de la drogue font vivre des familles au chômage depuis
1 génération). Chacun est rétribué selon
ses mérites.
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