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Introduction : les causes de consommation |
Au regard des conséquences, la consommation de drogue
n’est pas un geste banal, il est toujours motivé par
une raison consciente ou non. En toxicomanie, cette raison est
aussi importante que la nature de la drogue consommée,
la découvrir ou la connaître donne une clé utile,
sinon indispensable, pour obtenir une possible rémission,
particulièrement si la consommation est liée à
un problème psychique, familial ou social sous-jacent.
Les causes d'usage de drogue sont nombreuses et variées,
nous recensons, ci-dessous, les plus couramment rencontrées,
mais il peut y en avoir bien d'autres spécifiques à
chaque individu. C'est par exemple :
A titre
ludique, par curiosité ou par transgression :
C’est la cause la plus fréquente de consommation de
drogue, particulièrement celle qui génère les
premiers essais de consommation.
- consommation en groupe d'alcool, de tabac, de cannabis, cocaïne,
ecstasy ou autre pour faire comme les autres, marquer son appartenance
au groupe, à titre de convivialité,
- consommation pour augmenter le sentiment d'empathie et de communion
avec les autres ou vaincre ses inhibitions et se libérer
des contraintes sociales,
- pour rechercher du plaisir et se défouler,
- pour ressentir des sensations intenses, hors du commun : jouissance
avec les opiacés (héroïne), amplification ou
déformation de la perception avec les hallucinogènes
(L.S.D. ou autres), sentiment de toute puissance (cocaïne,
amphétamines) etc,
- à l’adolescence pour transgresser les normes du
monde des adultes et faire sa propre expérience.
Pour vaincre
un mal-être ou une angoisse :
- cas fréquent de consommation de sédatifs (alcool,
héroïne, médicaments),ou de cannabis,
- pour tromper son ennui,
- pour fuir la réalité et les problèmes que
l'on juge insupportables,
- souvent lié à une situation familiale, scolaire
ou professionnelle difficile ou ressentie comme telle :
- mésentente ou séparation des parents,
- violences familiales verbales ou physiques, abus sexuels
et inceste,
- manque de repères éducatifs ou, au contraire,
trop forte pression des parents,
- difficultés de communication parents-enfants ou entre
parents, refoulement de l'expression des sentiments dans certaines
familles,
- carence affective de la part des parents ou, au contraire,
relation fusionnelle et étouffante avec l'un des parents,
- drames familiaux occultés et "secrets de famille"
non révélés,
- difficultés scolaires ou professionnelles qui génèrent
un sentiment d'échec dévalorisant,
- etc.
- parfois lié à un problème psychique (angoisse,
sentiment de vide) ou neurologique sous-jacent non révélé
(dépression, psychose, paranoïa, schizophrénie,
etc.),
- selon une enquête Ipsos conduite en 2005, plus de la moitié
des adolescents de 13 à 18 ans disent avoir déjà
rencontré un problème "important" dans
leur vie et le tiers disent le vivre actuellement. Sont cités
entre autre : les problèmes familiaux (57%), scolaires
(35%) sentimentaux (30%) et psychologiques (12%).
Les problèmes familiaux sont cités comme les plus
importants (59%).
Pour améliorer
ses performances :
- cas d'utilisation des stimulants, consommation d'amphétamines,
de cocaïne et dérivés,
- dopage dans le sport ou la vie professionnelle,
- consommation d'ecstasy dans les soirées pour "se
défoncer" et rester éveillé toute une
nuit,
- recherche de sensations fortes et défi personnel.
Pour se
soigner et résoudre des difficultés comportementales
:
- Certains prendront du cannabis pour calmer des douleurs,
- des parents feront prendre des calmants à leur enfant
pour "être tranquilles",
- des insomniaques feront un abus de sédatifs,
- des timides prendront un excitant pour vaincre leur timidité,
- les schizophrènes ont fréquemment une consommation
abusive de cannabis,
- etc.
Quelle qu'en soit la cause, l'usage de drogue
est rarement sans conséquences. |
De l'expérimentation à la dépendance : le parcours
du toxicomane |
Le premier contact avec la drogue se fait souvent dans un groupe
où il a valeur d'intégration ou d'initiation : le
premier verre d'alcool en famille, la première cigarette
puis le premier joint avec des amis, la première ligne de
cocaïne avec des collègues, le premier cachet d'ecstasy
dans une soirée ou une rave party, etc. ... Il est d'autant
plus aisé que l’on peut facilement se procurer la drogue
utilisée.
Il a souvent lieu à l'adolescence pour faire comme les autres,
braver l'interdit ou vaincre un mal-être fréquent à
cet âge. C'est le début de "l'usage"
ou "phase de plaisir".....
La plupart des consommateurs en restent là et cessent
rapidement leur consommation ou en font un usage épisodique
jusqu’à avoir atteint leur maturité psychique
et sociale (parfois tardivement) et ils s’arrêtent.
Cela ne veut pas dire que cette consommation est anodine,
elle peut même être dangereuse (ecstasy, crack, LSD,
cannabis et alcool si ivresse, etc.) et doit toujours être
prise en considération.
Certains ressentent à cette consommation un plaisir fort
ou un soulagement temporaire de leurs problèmes, et sont
tentés de renouveler l'expérience de plus en plus
fréquemment, d'autant que le plaisir s’émousse
puis disparaît ou que le problème resurgit dès
que la drogue ne fait plus d'effet.
Le produit n'a pas encore induit d'effets négatifs sur la
santé, le psychisme ou la vie sociale, mais l'accoutumance
commence à prendre place et diminue l'effet de la drogue,
ce qui pousse insidieusement, sans que l'on s'en rende compte, à
en consommer de plus en plus et de plus en plus souvent.
C'est le début de "l'abus".
L'abus va produire des effets perturbateurs sur la santé,
le psychisme et le comportement. L'abus devient rapidement
nocif.
Les habitudes physiques et psychiques s’installent. Lorsqu’il
ne consomme pas, le consommateur va ressentir l'état de
manque, assorti d’une souffrance physique ou simplement
d’une gêne ou d’une souffrance psychique. Il va
passer du plaisir au besoin de plus en plus impérieux de
consommer pour atténuer cette souffrance. Il entre dans la
phase de "gestion du manque" où le manque cohabite
avec le plaisir ou le soulagement.
Pour combler ce manque, il va consommer de plus en plus souvent
seul, de plus en plus tôt dans la
journée. Le processus de dépendance
est engagé.
Le consommateur va voir son temps et sa vie de plus en plus monopolisés
par la recherche de drogues. La dépendance est installée.
C'est la phase de "galère"avec des conséquences
parfois très dures sur la santé et surtout sur la
vie sociale.
Son comportement, ses modes de pensée et sa façon
de raisonner sont modifiés et altérés par son
besoin de drogue. Il se trouve isolé et souvent rejeté
par son entourage familial ou d'amis qui ne comprennent plus sa
façon de raisonner et ne supportent plus son comportement,
ses mensonges et souvent son laisser-aller, voire sa déchéance.
Il se replie alors sur lui-même et se tourne vers ceux qui
consomment comme lui.
Il sera passé progressivement, insidieusement, de
façon plus ou moins rapide selon la drogue utilisée,
du plaisir à la souffrance, de l'expérimentation à
la dépendance, de la vie normale à la déchéance. |
Les différents niveaux d'usage |
En matière de consommation de produits psychoactifs, nous distinguerons
quatre niveaux évoqués précédemment
:
- l’usage,
- l'abus,
- l’usage nocif,
- la dépendance.
Cette distinction repose sur les définitions de l’Organisation
Mondiale de la Santé et de l’Association Américaine
de Psychiatrie et est reconnue au plan international.
Certains auteurs fusionnent en un seul niveau l’abus et l’usage
nocif car ces deux niveaux incluent les notions de souffrance et
de préjudice.
L'usage
L'usage est une consommation de substances psychoactives qui
n'entraîne ni complications pour la santé, ni troubles
du comportement ayant des effets nocifs sur les autres.
L’usage est souvent une consommation ludique ou conviviale,
faite pour s’amuser, passer un bon moment avec les autres
ou par curiosité. L'usage est souvent le cas de l'expérimentation
d'adolescents ou de jeunes adultes, c’est aussi le cas du
verre d’alcool avec des amis.
La plupart du temps l’usage ne conduit pas à une quelconque
escalade.
Cette consommation peut varier dans son intensité et peut être qualifiée
d’expérimentale, d’occasionnelle ou de régulière.
L’abus
L’abus est un mode de consommation inadéquat d’une
substance qui génère une souffrance ou altère
le fonctionnement de façon que l’on puisse constater,
sur une période d’un an, au moins un des faits suivants
:
- l'utilisation d'une drogue dans des situations où cela
peut devenir dangereux (conduire une voiture, faire fonctionner
une machine),
- des infractions répétées, liées
à l'usage d'une drogue (violences commises ou accidents
occasionnés sous l'effet du produit),
- l'aggravation de problèmes personnels ou sociaux causés
ou amplifiés par les effets de la drogue (dégradation
des relations familiales, difficultés financières),
- l'incapacité à remplir ses obligations dans sa
vie professionnelle, à l'école, à la maison
ou en famille : absences répétées ou mauvaises
performances au travail, perte d'attention, mauvais résultats
ou absentéisme scolaire, exclusion, abandon des responsabilités
familiales ou professionnelles, etc.
L'abus n'est pas uniquement lié à la quantité
consommée en une seule fois.
L'usage nocif
L'usage nocif est une consommation de substances psychoactives
préjudiciable à la santé qui provoque des dommages
physiques ou/et psychiques au consommateur.
Les dommages peuvent être générés par
la substance elle-même ou par les modalités de la consommation.
Les conséquences de cet usage nocif peuvent aussi mettre
en péril la santé et l'équilibre des autres,
comme les risques qu'encourt une femme enceinte pour la santé
de son bébé.
Cet usage peut créer des dommages sociaux pour le consommateur
et pour son entourage proche ou lointain. Il est généralement
désapprouvé par les autres et par l’environnement
social et culturel mais ce point ne constitue pas en lui seul un
critère d’usage nocif.
La dépendance
Brutale ou progressive selon les produits et l'état physique
et psychique du consommateur, la dépendance est installée
quand un usager ne peut plus se passer de consommer, sous peine
de souffrances physiques et /ou psychiques.
Ces troubles de manque, appelés "syndrome de sevrage",
peuvent être extrèmement douloureux, particulièrement
lors du sevrage de l’héroïne.
La vie quotidienne du consommateur dépendant est alors occupée,
voire même monopolisée, par la recherche et la prise
de drogue.
On distingue deux dépendances, la dépendance
physique et la dépendance psychique, qui peuvent ou non être
associées et qui se caractérisent par des symptômes
généraux :
- l'impossibilité de résister au besoin de
consommation,
- l’anxiété avant la consommation,
- la perte de contrôle de soi pendant la consommation,
- le soulagement ressenti après la consommation.
Cette distinction doit cependant être nuancée,
la dépendance psychique est en partie due à un dysfonctionnement
des métabolismes cérébraux, dysfonctionnement
causé par la drogue utilisée. Ce dysfonctionnement
des métabolismes est bien un phénomène physique.
La dépendance
physique :
Certains produits entraînent une dépendance physique
: en l’absence du produit l'organisme est en manque et réclame
le produit. Les symptômes sont variables selon la substance
consommée.
La privation de produits tels que les opiacés, le tabac,
l'alcool et certains médicaments psychoactifs engendre des
malaises physiques tels que douleurs violentes avec les opiacés,
tremblements avec l'alcool, convulsions avec les barbituriques et
les benzodiazépines, fièvre, diarrhées, etc.
L'état de manque peut s'accompagner de troubles du comportement
(anxiété, irascibilité, angoisse).
Lorsque l’usager arrête la prise de ce type de drogue,
on parle de sevrage. Le sevrage peut être brutal ou
progressif.
Pour libérer l'organisme du besoin de la drogue sans les
effets physiques du manque, les personnes dépendantes peuvent
bénéficier d’une aide médicale et psychologique
sous la forme d'un sevrage sous contrôle médical ou
d'un traitement de substitution.
Le suivi et l'accompagnement psychologique sont presque toujours
nécessaires pour un sevrage définitif, ils favorisent
et consolident les résultats attendus.
Le sevrage physique, contrairement au sevrage psychique
est généralement rapide : de quelques jours
à deux mois selon la drogue, l'usage qui en est fait et la
personne concernée.
La dépendance
psychique :
La privation d'un produit entraîne une sensation de malaise,
d'angoisse, allant parfois jusqu'à la dépression.
Une fois qu'elle a cessé de consommer, la personne peut mettre
longtemps à se réadapter à la vie sans le produit.
Ce temps se compte souvent en années. L'arrêt
de la consommation bouleverse ses habitudes, laisse un vide et permet
la réapparition d'un mal être que la consommation visait
à supprimer.
Cela explique la survenue fréquente de rechutes, elles
sont normales et font partie du lent processus de marche vers une
vie sans drogue.
La dépendance psychique peut être multiple et ne pas
être une simple dépendance au produit, c'est la polydépendance.
Le consommateur peut développer, parallèlement à
la dépendance au produit, une dépendance au rituel
de prise : préparation du produit, préparation de
la seringue, du joint, de la pipe etc.
Il peut également être dépendant à des
horaires de consomation ou de rencontre avec son dealer, à
des atmosphères ou des ambiances, à des situations
ou des lieus où il a pour habitude de consommer.
C'est cet ensemble de dépendances variées qui explique
la très longue durée du sevrage psychique.
On peut en effet se souvenir toute une vie d'odeurs, de goûts,
d'ambiances ou de rencontres qui nous ont marqué pendant
l'enfance et même après : la madeleine de Proust, la
cigarette associée à l'odeur du café, etc.
On peut également ne consommer que dans certaines situations
: le fumeur qui fume au bureau pendant la semaine et s'abstient
chez lui pendant le week-end ou les vacances, ou l'inverse. |
Effets et dangers des drogues |
Les
effets
Les effets d'une drogue sont largement dépendants, de la
drogue elle même, mais aussi de l'individu qui l'absorbe,
de son état physique et psychique et des circontances dans
lesquelles il la consomme.
Les effets varient selon le type de drogue, en résumé
:
- Les stimulants favorisent temporairement un état
d'éveil et d'excitation et réduisent la fatigue.
Ils induisent un sentiment fallacieux d'assurance et de contrôle
de soi. L'effet est généralement suivi d'un état
d'épuisement et de dépression.
- Les hallucinogènes ou perturbateurs provoquent
une perturbation de la perception de l'environnement et de la
réalité : modifications du temps et de l'espace,
sensibilité exacerbée aux couleurs et aux sons.
- Les dépresseurs entrainent une sensation de détente
et de rêve ainsi qu'une perte d'inhibition.
Il faut remarquer qu'une même drogue peut avoir des effets
différents selon la dose absorbée. Certains produits
peuvent par exemple être stimulants à faible dose et
dépresseurs à forte dose.
Les
dangers sont de différentes natures :
- le risque somatique, c'est à dire la
capacité à léser certains organes (foie ou
système nerveux pour l'alcool, destruction des neurones
pour l'ecstasy, cancer pour le tabac ou le cannabis, etc. ) et
à induire des maladies.
- le risque psychique : troubles psychiques durables
plus ou moins graves (modification de l'humeur, perte de contrôle
de soi, troubles du comportement, anxiété, dépression,
crises d'angoisse et de panique,délire, épisodes
psychotiques, troubles de la personnalité).
- le risque social : isolement, marginalisation,
exclusion sociale, violences, accidents.
- le risque maternel et foetal : fausse couche,
mort in utero, accouchement prématuré, malformations
du foetus, mort subite du nourrisson, retard de croissance
Pour
chaque drogue, on distinguera :
- un potentiel intoxicant induisant des risques
somatiques et psychiques, pouvant aller jusqu'à la mort
par overdose.
- un potentiel "agressogène",
lié à une désinhibition et à un sentiment
de toute puissance, conduisant à la violence ou aux accidents.
- un potentiel addictif, c'est à dire
la capacité à conduire à la dépendance.
Le délai de dépendance, physique ou psychique, sera
plus ou moins rapide mais jamais absent.
Toutes les drogues apportent quelques minutes de rêve,
toutes peuvent conduire à des années d'enfer.
Beaudelaire, le grand poète, connu aussi pour son usage
de drogues, écrivait :
"Je veux prouver que les chercheurs de paradis font leur
enfer, le préparent, le creusent avec un succès dont
les prévisions les épouvanteraient peut-être".
Pour plus de détails sur les effets et les dangers =>
Drogues : Effets et dangers
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Drogues dures, drogues douces |
On entend fréquemment parler de "drogues dures"
et de "drogues douces". Il n'existe en fait aucun critère
scientifique permettant un tel classement.
Une approximation définirait les "drogues dures"
comme celles qui créent une dépendance physique (héroïne,
autres opiacés, barbituriques, alcool) ou une dépendance
psychique très rapide (crack) ou qui présentent un
danger psychique (LSD, ecstasy, etc.) et les drogues douces comme
les autres drogues (tabac et cannabis principalement).
Une autre interprétation pourrait être de nommer "drogues
douces" celles dont l'usage s'est plus ou moins banalisé
et donc qui n'effraient pas comme l'alcool, le tabac et le cannabis,
et même la cocaïne pour certains, les autres drogues
étant classées comme dures.
Certains pays comme les Pays-Bas font une distinction similaire,
sans parler de drogues dures ou douces, en distinguant les "drogues
à risques acceptables" et les "drogues à
risques inacceptables".
Mais, comme nous l'avons dit précédemment, les effets,
les risques et les dangers liés à la consommation
de drogues varient selon les produits mais aussi selon la personne
qui les consomme et le contexte de la consommation.
On ne peut donc pas classer les drogues en "dures"
ou "douces" mais seulement parler de drogues plus ou moins
dangereuses pour un individu donné.
Il serait plus judicieux de parler d'usage dur ou d'usage doux
d'une drogue, l'usage dur impliquant la perte de contrôle
du comportement et/ou de la consommation et donc une dépendance,
et l'usage doux une consommation modérée et contrôlée
n'induisant pas de dépendance.
Cette distinction tient compte du fait que certains pays ont apprivoisé
socialement des drogues et savent en faire une consommation modérée
sans perte de contrôle pour la majorité des usagers,
c'est le cas de l'alcool en France, la coca dans les Andes ou le
cannabis dans les pays du Moyen Orient.
Attention :
- Consommation modérée ne veut pas dire exempte
de dangers.
- Cela ne signifie pas non plus qu'il n'y a pas d'usage abusif
dans ces pays, l'usage d'une drogue peut y être doux pour
la majorité des consommateurs et dure pour certains.
- Remarquons que cette notion d'usage dur ou doux a également
ses limites. Si un usage dur peut être défini comme
causant une dépendance rapide ou des troubles immédiats,
l'usage de certaines drogues comme l'héroïne, le
LSD, le crack ne peut être que dur, l'usage de tabac est
presque toujours un usage dur car le tabac est particulièrement
addictif.
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La polyconsommation ou la multiplication des dangers |
On constate que la consommation d'un produit entraîne
fréquemment des consommations associées : alcool et
cigarette, cannabis et alcool, ecstasy et cannabis ou médicaments
psychoactifs, etc. Dans ces cas, on parle de polyconsommation.
Conjugués, les effets des produits peuvent être
amplifiés, entraînant des risques graves pour sa santé.
Les dangers sont par ailleurs souvent méconnus de l'usager.
On distingue deux modes de polyconsommation :
La personne
fait l'usage régulier de plusieurs produits
Elle consomme par exemple régulièrement du tabac,
de l'alcool et des anxiolytiques. Un tiers des hommes qui prennent
des somnifères ou des tranquillisants ont une consommation
d'alcool problématique. Les fumeurs réguliers de tabac
ont plus souvent que les autres une consommation d'alcool excessive.
C’est aussi parmi les consommateurs de cannabis que l’on
trouve la plus grande proportion d’expérimentateurs
d’autres drogues illicites comme le LSD et la cocaïne.
La personne
associe plusieurs produits à la fois au cours d’une
même consommation
Les enquêtes conduites par l’OFDT montrent que les
"mélanges" à deux composants sont les plus
nombreux (80 %).
La substance la plus citée est le cannabis, qui est présent
dans 99 % des mélanges, devant l’alcool (43 %). Viennent
ensuite l’ecstasy (16 % des mélanges cités),
les champignons, le LSD, les poppers, la cocaïne, et les produits
à inhaler (5 %).
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Le dopage |
Le problème du dopage n’est pas propre au sport,
même s’il concerne les sportifs en priorité.
Prendre des médicaments pour se surpasser intellectuellement
ou physiquement, pour des raisons personnelles ou professionnelles,
est un fait de société qui touche toutes les catégories
sociales.
Il ne s’agit pas d’une toxicomanie au sens strict, même si les substances
utilisées sont souvent des produits psychoactifs.
La définition donnée dans la loi est la suivante : "utiliser
des substances et procédés (dont l’utilisation est soumise à des
conditions restrictives) de nature à modifier artificiellement les
capacités ou à masquer l’emploi de substances ou procédés ayant
cette propriété, lorsque les conditions d’utilisation de ces substances
ou procédés ne sont pas remplies".
Au sein du milieu du sport, deux phénomènes sont à différencier
:
- la pratique du dopage dans le but d’améliorer la performance
(qui sera traitée dans le chapitre consacré au dopage),
- la consommation de drogues, dont certaines sont classées comme
produit dopant, par les sportifs pour des raisons de sociabilité
ou autres.
Remarquons que le dopage en milieu sportif concerne aussi bien
les professionnels que les amateurs. |
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