Le modèle français de soins se caractérise
donc par une approche et une prise en charge pluridisciplinaires
de la toxicomanie pour répondre à la diversité
des besoins des personnes concernées. Il garantit une
prise en charge gratuite et confidentielle. Il faut noter que
cette prise en charge peut être anonyme sur demande expresse
de l’intéressé mais ce n’est pas la règle
générale.
L'article R1112-38 du code de la santé publique garantit
cette confidentialité :
" Les toxicomanes qui se présentent spontanément
dans un établissement afin d'y être traités
peuvent, s'ils le demandent expressément, bénéficier
de l'anonymat au moment de l'admission. Cet anonymat ne peut être
levé que pour des causes autres que la répression
de l'usage illicite de stupéfiants.
Ces personnes peuvent demander aux médecins qui les ont traitées
un certificat nominatif mentionnant les dates, la durée et
l'objet du traitement."
Il existe, actuellement, différents types de services
:
Les
Consultations Cannabis
Devant l'explosion de la consommation de cannabis chez les jeunes,
ont été mises en place en 2005 des "Consultations
Cannabis" : un réseau de consultations gratuites
garantissant l’anonymat, destiné aux jeunes consommateurs
et à leur famille.
Ces consultations, menées par des professionnels formés
aux spécificités du cannabis, permettent :
- d’effectuer un bilan des consommations,
- d’apporter une information et un conseil personnalisé
aux consommateurs et à leur famille,
- d’aider en quelques consultations à arrêter
la consommation,
- de proposer une prise en charge à long terme lorsque
la situation le justifie.
Il existe plus de 240 Consultations Cannabis réparties sur
l'ensemble des départements français.
Les
Centres de Soins d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie
(CSAPA) :
Les CSAPA résultent du regroupement des "Centres Spécialisés
de Soins aux Toxicomanes" (CSST) et des "Centres de Cure
Ambulatoire en Alcoologie" (CCAA), regroupement fixé
par le décret n° 2007-877 du14 mai 2007.
Les CSAPA assurent l'accueil, l'information, l'évaluation
médicale, psychologique et sociale et l'orientation des
personnes ayant une consommation à risque, un usage nocif
ou présentant une dépendance aux substances psychoactives
ainsi que de leur entourage (parents, conjoints, famille,
amis).
L’organisation et les modalités de fonctionnement
des Centres de Soins d'Accompagnement et de Prévention en
Addictologie (CSAPA) sont définies par les articles D3411-1
à D3411-9 du Code de la Santé Publique.
Ces centres fournissent :
1. L'accueil, l'information, l'évaluation médicale,
psychologique et sociale et l'orientation de la personne ou
de son entourage. Ils peuvent également fournir l'aide
au repérage des usages nocifs.
2. La réduction des risques associés à
la consommation de substances psychoactives,
3. Le diagnostic et des prestations de soins, dans le cadre
d'une prise en charge médicale et psychologique. Le centre
assure le sevrage ainsi que son accompagnement lorsqu'il est réalisé
en milieu hospitalier,
4. La prescription et le suivi de traitements médicamenteux,
dont les traitements de substitution aux opiacés,
5. La prise en charge sociale et éducative, qui comprend
l'accès aux droits sociaux et l'aide à l'insertion
ou à la réinsertion.
Ce sont donc des centres médico-sociaux, ils peuvent
être gérés par des établissements publics
de santé (hôpitaux) ou par des associations régies
par la loi du 1er Juillet 1901, sous condition de l'obtention d'un
conventionnement du ministère de la santé.
Les CSAPA peuvent spécialiser leur activité
de prise en charge en direction de personnes consommant des substances
psychoactives illicites ou de l’alcool.
Les centres assurent soit des prestations ambulatoires,
soit des prestations en hébergement individuel ou collectif,
soit ces deux prestations.
Dans le cas de l'hébergement collectif, le séjour
doit permettre la consolidation du sevrage, la restauration de l'équilibre
personnel et l'insertion professionnelle.
Il existe actuellement en France plus de 260 CSST et plus de 250
CCAA qui ont vocation à devenir des CSAPA. Les deux tiers
sont gérés par le secteur associatif. Ils sont implantés
dans tous les départements français.
Les
Centres Spécialisés de Soins aux Toxicomanes en milieu
pénitentiaire
Mis en place dans les maisons d'arrêts, ces centres coordonnent
les actions de prévention et de soins, notamment les traitements
de substitution, en faveur des détenus usagers de drogues.
Ils assurent le suivi sanitaire et le soutien psychologique et préparent
leur sortie en liaison avec des institutions extérieures
susceptibles de les prendre alors en charge.
Les
hébergements d'urgence ou de transition
Ces structures accueillent des consommateurs dépendants,
non encore sevrés, dans des cas très particuliers
: attente de place en sevrage, sortie de période de post-cure,
etc.
Les
réseaux d'appartements thérapeutiques
Ils permettent aux personnes sevrées ou sous traitement
de substitution d'acquérir une plus grande autonomie sur
le plan sanitaire et social. Les toxicomanes y sont suivis par du
personnel spécialisé.
Les
réseaux de familles d'accueil
Ils s'adressent à des anciens consommateurs dépendants
qui, à la suite d'un sevrage physique, ont besoin d'une séparation
avec leur environnement habituel. Ces toxicomanes sont hébergés
par une famille qui apporte la rupture nécessaire et aide
à restaurer un lien social.
Les
unités d'hospitalisation spécifiques pour toxicomanes
:
Elles sont situées à l'intérieur d'un hôpital,
elles assurent une prise en charge globale des usagers et coordonnent
l’action des différents services. Elles disposent notamment
de lits de sevrage.
Les
dispensaires de vie ou "boutiques" :
Ces structures, lieux d'accueil ouverts, sont destinées
à accueillir des toxicomanes très marginalisés
et souvent sans domicile fixe. Ce sont des lieux de soin, d'information
et de contact où peut s'établir un premier dialogue,
créés pour rétablir le lien avec eux et les
inciter à amorcer une démarche de sevrage. Ce sont
des structures qui fournissent des services de proximité
tels que soins infirmiers, petite restauration, douches et laverie.
Les
"sleep- in" :
Ce sont des lieux d'hébergement d'urgence de nuit pour
les sans domicile fixe, assurant une consultation sanitaire et sociale
pour les personnes toxicomanes.
Pour
trouver les adresses de ces différents services => Trouver
de l'aide
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