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Les effets du cannabis


 Fumer un joint n'empèche pas de réussir dans ses études 

 VRAI  et  FAUX  : Une consommation ponctuelle et sans suite n'aura pas d'impact global sur les études.
Pourtant, il suffit d'avoir consommé du cannabis une fois dans sa vie pour savoir que ses effets n'ont rien à voir avec ceux d'une cigarette par exemple. Le tabac n'altère pas la concentration et l'abus de cigarettes n'empêche pas de conduire même si le tabac présente d'autres dangers. Un lycéen qui fume une "clope" avant d'aller en classe pourra suivre son cours sans problème.
C'est moins évident pour le cannabis, dont l'usage régulier provoque rapidement apathie, démotivation, et affecte la mémoire et les capacités d'assimilation intellectuelle.

De par notre expérience, nous constatons que la chute rapide des résultats scolaires est une conséquence presque systématique de la consommation problématique de cannabis.


 Fumer un joint aide à résoudre ses problèmes 

 FAUX  : Le cannabis apporte une sensation d'euphorie, d'apaisement et de détente et une légère somnolence. Il entraine l'oubli des soucis et la relaxation.
Il ne permet que "d'oublier" les problèmes pendant le temps de son action et en aucun cas de les résoudre. Dès que l'effet du cannabis s'est estompé, comme pour toutes les drogues, les problèmes ressurgissent.

Par ailleurs, il apportera, à terme, les problèmes supplémentaires physiques et psychiques liés à sa consommation.
(Pour plus de détails sur les effets du cannabis => Effets et dangers du cannabis)


 Le cannabis n'induit pas de dépendance, un fumeur de cannabis n'est pas un drogué 

 FAUX  et parfois  VRAI  : Bien sûr, tous les fumeurs de cannabis n'ont pas les mêmes réactions, il n'y a pas d'égalité physiologique devant les produits quels qu'ils soient.

Le cannabis conduit à une dépendance surtout psychique, la plus longue à soigner.
Mais si certains arrivent à gérer leur consommation, d'autres deviennent "accros" au point que la drogue représente un handicap très sérieux dans la poursuite de leurs études et dans leurs relations amicales ou familiales.
Ainsi, il y a en France environ 700 000 fumeurs quotidiens dont environ 70 000 souffrent d'une dépendance lourde. Une dépendance qui conduit à une spirale de l'échec (scolaire ou professionnel), et peut mener jusqu'à une exclusion sociale.


 Beaucoup de personnes ont fumé du cannabis après mai 68 sans problèmes 

 VRAI  : Mais le cannabis d'aujourd'hui n'a plus grand-chose à voir avec le cannabis que l'on fumait dans les années soixante-dix.

La teneur de la plante en THC (TétraHydroCannabinol, principe psychoactif du cannabis), qui variait de 1 à 5 % maximum dans les années 60, a été augmentée par hybridations pour arriver aux variétés actuelles qui en contiennent 13 % en moyenne et, comme le Nederwiet, peuvent atteindre jusqu'à 22 %.

De même la teneur du haschisch en THC, est désormais de 5 à 30 % (parfois même jusqu'à 54 %), 20,7 % en moyenne, au lieu de 2 à 7 % hier, cette teneur moyenne a triplé en 10 ans.


 Le Cannabis est une "drogue douce" 

 FAUX  : Le terme "drogue douce" est un terme de marketing inventé pour banaliser l’usage du cannabis, produit d'accroche aux stupéfiants pour les jeunes.
Même si la majorité des consommateurs de cannabis ne s'adonne pas à d'autres drogues (hormis l'alcool et le tabac) et ne pratique pas "l'escalade" vers des drogues dites "dures", presque tous les consommateurs des autres drogues ont commencé par le cannabis.
Le professeur Jean Constantin dit à juste titre que ce n'est pas une "drogue douce" mais une "drogue lente". Elle est aussi dangereuse que beaucoup d'autres drogues mais sa dangerosité met plus de temps à se révèler.

Le cannabis a les deux caractéristiques d'une drogue :

  • il perturbe le fonctionnement du cerveau avec une altération du raisonnement, de la mémoire et de la volonté, avec des troubles du comportement et la déstructuration de la personnalité.
  • il crée une dépendance, c'est-à-dire l'esclavage au produit.

Ses effets dépendent évidemment de la personne qui le consomme et de la quantité consommée.

Sa consommation peut conduire à des accidents, en particulier des accidents de la route, à un échec important de la vie scolaire et professionnelle.

Chez certaines personnes vulnérables, le cannabis peut engendrer ou aggraver un certain nombre de troubles psychiques comme l'anxiété, la panique et favoriser la dépression.
Le cannabis est également susceptible, chez les sujets prédisposés, de révéler ou d'aggraver les manifestations d'une maladie mentale grave, comme la psychose maniaco-dépressive, la paranoïa ou même la schizophrénie.


 Le cannabis n'entraine qu'une simple dépendance psychique 

 VRAI  : Encore que certains médecins et chercheurs se posent toujours la question. Le psychisme met en jeu l'interaction des cellules cérébrales, donc une réalité physique. Le THC contenu dans le cannabis prend la place de certains endocannabinoïdes du cerveau.

Par ailleurs le cannabis a bien d'autres effets néfastes que la dépendance :

Les effets psychiques sont parfois graves car ils entraînent des troubles du comportement et la destructuration progressive et insidieuse de la personnalité.
Ces effets sont supposés réversibles, mais sont également plus longs à soigner.

(Pour plus de détails sur les effets du cannabis => Effets et dangers du cannabis)

Les dangers du cannabis


 Consommer du cannabis (ou du shit) n'empèche pas de conduire 

 FAUX  : La consommation de cannabis conduit à la perturbation de certaines notions : distance, temps, perte de vigilance, la mémoire est perturbée, la concentration intellectuelle difficile, le contrôle des mouvements est moins assuré. C'est l'ivresse cannabique.
L'ivresse cannabique comme l'ivresse alcoolique est cause de multiples accidents.
L'effet est d'autant plus pervers que le consommateur peut avoir l'impression de conserver ses capacités de conduite alors que ses réflexes sont fortement amoindris.

Une consommation de cannabis est incompatible, dans les heures qui suivent, avec la conduite automobile ou le travail sur machines-outils ou engins de chantier.

Une étude a été conduite en France sur 3700 analyses sanguines effectuées après des accidents mortels survenus sur une période de 12 mois en 2001 et 2002 (soit une moyenne de 10 par jour !!!).
Elle montre que 14% des conducteurs impliqués ont consommé du cannabis dans les heures précédant l'accident, cette proportion montant à 27% chez les conducteurs de moins de 27 ans.


 Je ne fume que de l'herbe, c'est naturel et pas toxique 

 FAUX  : Cette plante, contient un principe actif, le TetraHydroCannabinol (THC), qui a été découvert en 1964. Le THC à l'état pur est un hallucinogène particulièrement actif et nocif. Le THC se trouve dans les tiges, les feuilles et plus encore dans les fleurs des plants femelles.

La nocivité du cannabis et de ses dérivés est liée au taux de THC qu'ils contiennent.

  • L'herbe contient de quelques pour-cents à 22 % de THC, 13 % en moyenne, taux moyen le plus élevé en 15 ans.
  • Le haschich contient un taux variable de quelques pour-cents à plus de 30 % selon son origine et le mélange réalisé, 20,7 % en moyenne (taux constaté en 2013 et 2014).
  • L'huile, particulièrement toxique contient 60 % de THC.

A titre de référence, le "chanvre industriel" cultivé en France ne doit légalement pas dépasser un taux de 0,3 % de THC.

Sa nocivité est aussi liée aux autres produits toxiques dégagés par sa combustion, en quantité bien supérieure à celle du tabac, produits qui induisent des problèmes pulmonaires et le cancer du poumon (voir la comparaison avec le tabac ci-dessous).


 Le cannabis est moins dangeureux que le tabac, il contient moins de goudrons 

 FAUX  : D'autant que le cannabis, contrairement au tabac, n'est pas traité pour diminuer sa toxicité. Le cannabis contient quatre à cinq fois plus de goudrons et de produits toxiques que le tabac. De plus, son mode de consommation (inhalation profonde et prolongée) peut induire des lésions plus importantes.
Une étude canadienne montre que le cannabis dégagerait 20 fois plus d’ammoniaque et 5 fois plus d’oxyde d’azote et de cyanure d’hydrogène que le tabac, produits identifiés pour leurs effets néfastes sur le système immunitaire et la circulation sanguine.
Sa toxicité pulmonaire est donc très supérieure à celle du tabac, et les risques d'infarctus du myocarde sont considérablement accrus.

Selon la revue "60 millions de consommateurs" qui a effectué des tests et diffusé les résultats en mars 2006, fumer un joint fait absorber six à sept fois plus de goudrons et de monoxyde de carbonne (CO) que fumer une cigarette, ainsi que deux fois plus de benzène et trois fois plus de toluène. Fumer trois joints tous les jours fait courir les mêmes risques de cancers ou de maladies cardiovasculaires que fumer un paquet de cigarettes par jour. Une étude Néo-Zélandaise arrive au même résultat avec un joint par jour.

De surcroît, le cannabis altère le traitement de l'information par le cerveau d'où une destructuration de la personnalité et des troubles du comportement, ce que le tabac ne provoque pas.


 Le cannabis n'est pas dangereux, il peut être prescrit médicalement 

 FAUX  : Il faut tout d'abord rappeler que l'usage d'un médicament, sans respecter une prescription médicale, peut s'avérer particulièrement dangereux.
En France, le cannabis, lui même, est classé parmi les stupéfiants dénués de tout intérêt médical et il est interdit de le prescrire.
En revanche quelques médicaments contiennent du THC de synthèse et sont prescrits sous surveillance médicale stricte tels que, par exemple, le Marinol, le Nabilone ou le Dronabinol utilisés dans la prévention des nausées pour soulager des malades du cancer qui subissent une chimiothérapie lourde.

Depuis le 8 juin 2013, un décret autorise l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), qui délivre les autorisations de mise sur le marché, à prendre en compte pour analyse les médicaments contenant du cannabis ou ses dérivés. L'ANSM peut donc légalement mener des analyses bénéfice / risque pour de tels médicaments. Celà ne préjuge en rien des résultats qui seront considérés au cas par cas.
Toutes les études menées jusqu'à maintenant montrent que les effets "bénéfiques" du cannabis ou de ses dérivés pour soigner des maladies sont compensés par de nombreux effets négatifs, et qu'ils sont plus facilement obtenus par d'autres médicaments déjà dans le commerce.

Plusieurs pays admettent la prescription de cannabis à usage médical ou de médicaments issus du cannabis, ces prescriptions étant très strictement encadrées, mais ce n'est qu'une tolérance souvent remise en cause comme actuellement aux Etats-Unis où ils sont autorisés par 26 états, mais interdits par les autres états ainsi qu'au niveau fédéral.
Le 6 juin 2005 la cour suprême des Etats-Unis a rendu un arrêt qui interdit l'usage du cannabis à des fins médicales, le gouvernement fédéral dénie toute valeur médicale à cette drogue.
Le Sativex, utilisé uniquement pour soulager les malades et non les guérir, dans les cas de sclérose en plaque où aucun autre médicament n'a pu agir, est autorisé au Canada depuis 2005 et en Allemagne depuis 2010 sous surveillance médicale stricte compte tenu des risques associés.


 Le haschisch n'a jamais tué personne 

 FAUX  : Il ne faut pas oublier les consommateurs qui, chaque semaine à cause de l'ivresse cannabique, se tuent ou tuent au volant de leur voiture ou de leur moto. Pour la conduite automobile, le cannabis a des effets similaires à ceux de l'alcool. Il est la cause de nombreux accidents mortels et de nombreux blessés.

La "mort sociale" c'est à dire l'échec scolaire et professionnel est, elle, aussi grave : elle exclut, actuellement environ 70 000 personnes dépendantes au cannabis.


 Le cannabis est moins nocif que l'alcool 

 FAUX  : Avec des effets comparables à ceux de l'alcool (temps de réaction allongé, capacité amoindrie de contrôle de trajectoire, mauvaise appréciation du temps et de l'espace, réponses perturbées en situation d'urgence), le cannabis est impliqué dans de nombreux accidents de la circulation.
Les conclusions d'une récente étude du Dr Patrick Mura, toxicologue, ont permis de montrer que « chez les moins de 27 ans, la fréquence des accidents était multipliée par 2,5 avec le cannabis seul, cette fréquence augmentant à 4,8 avec l'alcool associé au cannabis. »

Par contre, en ce qui concerne l'impact direct sur la santé, les études de l'impact du cannabis sur la santé sont trop récentes pour que l'on puisse affirmer de façon sûre qu'il est plus ou moins dangereux que l'alcool.


 Le cannabis rend impuissant 

 FAUX  : Le cannabis n'a jamais été mis directement en cause dans l'impuissance masculine. Par contre, fumer des joints peut provoquer des problèmes érectiles à cause de la mauvaise oxygénation du sang, sans que l'on puisse faire la part de l'action du tabac (qui, elle, est connue) ou du cannabis.

Par ailleurs, une consommation de quantités importantes de cannabis (4 à 20 joints quotidiennement) induit une diminution significative de la concentration du sperme en spermatozoïdes, avec augmentation du nombre de spermatozoïdes anormaux et baisse sensible de la virilité.

Le cannabis : loi et politique


 On peut conduire après avoir fumé du cannabis sans être réprimé 

 FAUX  : La loi du 3 Février 2003 traduite dans l'article L235-1 du code de la route punit la conduite sous emprise de stupéfiant. Le cannabis est classé comme stupéfiant.

" Toute personne qui conduit un véhicule ou qui accompagne un élève conducteur alors qu'il résulte d'une analyse sanguine qu'elle a fait usage de substances ou plantes classées comme stupéfiants est punie de deux ans d'emprisonnement et de 4 500 Euros d'amende.
Si la personne se trouvait également sous l'empire d'un état alcoolique caractérisé par une concentration d'alcool dans le sang ou dans l'air expiré égale ou supérieure aux taux fixés par les dispositions législatives ou réglementaires du présent code, les peines sont portées à trois ans d'emprisonnement et 9 000 Euros d'amende.
"

Les délits prévus par cet article donnent lieu à la réduction de la moitié du nombre maximal de points du permis de conduire. Soit actuellement 6 points sur les 12.

Cette peine peut être accompagnée de peines complémentaires :

  • La suspension pour une durée de trois ans au plus du permis de conduire
  • L'annulation du permis de conduire
  • Une peine de travail d'intérêt général
  • Une peine de jours-amende
  • L'interdiction de conduire certains véhicules
  • L'obligation d'accomplir, à ses frais, un stage de sensibilisation à la sécurité routière
  • L'immobilisation du véhicule


 On a le droit de cultiver du cannabis 

 FAUX  : La culture du cannabis est interdite par l'article R5181 du Code de la Santé publique et plus généralement par l'article 222-35 du Code Pénal.

Article R5181 du Code de la Santé publique :
"Sont interdits la production, la mise sur le marché, l'emploi et l'usage :
Du cannabis, de sa plante et de sa résine, des préparations qui en contiennent ou de celles qui sont obtenues à partir du cannabis, de sa plante ou de sa résine ;
Des tétrahydrocannabinols, à l'exception du delta 9-tétrahydrocannabinol de synthèse, de leurs esters, éthers, sels ainsi que des sels des dérivés précités et de leurs préparations.

Des dérogations aux dispositions énoncées ci-dessus peuvent être accordées par le directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé aux fins de recherche et de contrôle ainsi que de fabrication de dérivés autorisés.
Cependant, sur proposition du directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, les ministres chargés de la santé, de l'agriculture, de l'industrie et des douanes peuvent, par arrêté conjoint, autoriser la culture, l'importation, l'exportation et l'utilisation industrielle et commerciale de variétés de cannabis dépourvues de propriétés stupéfiantes*.
"

Article 222-35 du Code Pénal :
" La production ou la fabrication illicites de stupéfiants sont punies de vingt ans de réclusion criminelle et de 7 500 000 € d'amende ".

Cet article s'applique à la culture de cannabis, même si les peines infligées par les tribunaux sont généralement inférieures. La culture de stupéfiant est un acte de trafic assimilé à la "production".

* La culture de cannabis est donc interdite, celle de "chanvre à usage industriel et commercial" est autorisée si le taux de THC ne dépasse pas 0,3 %.


 Les substituts du cannabis comme le spice ne sont pas interdits 

 FAUX  : Des substituts du cannabis sont vendus comme encens ou mélanges d'herbes sur plusieurs sites Internet, notamment sous les noms de "Gorilla", "Spice"et "Sence". Ces substituts à base de différents cannabinoïdes ont des caractéristiques, des effets et des dangers similaires à ceux du cannabis.
Ils ont été mis sur la liste des substances stupéfiantes par arrêté du 24 février 2009 du Ministère de la Santé et des Sports et sont donc soumis aux lois des produits stupéfiants.


 L'usage de cannabis est légal dans plusieurs pays d'Europe 

 FAUX  : Il faut d'abord bien faire la différence entre "légal", c'est à dire autorisé par la loi et "dépénalisé" qui signifie interdit par la loi mais non poursuivi et ne faisant pas l'objet de sanctions.
En droit, le cannabis reste prohibé dans tous les pays d’Europe. Cependant, dans certains pays, l’usage ou la détention d’une petite quantité ne sont pas sanctionnés pénalement (ils sont "dépénalisés"). C'est le cas en Espagne, aux Pays-Bas, au Portugal, en République Tchèque, en Italie, en Belgique ou en Suisse. Dans la plupart de ces pays, l’usage en public est puni par une sanction administrative.

La France conserve sa législation sur l'usage de cannabis mais révise les modes d'application, avec pour objectif de supprimer la peine d'emprisonnement mais d'être plus stricte sur les autres peines et de mettre l'accent sur la prévention.

Au Danemark, par exemple, une nouvelle loi entrée en vigueur le 1er juillet 2004 prévoit une tolérance zéro à l'encontre des fumeurs de cannabis ou consommateurs d'ecstasy. Rappellons que la drogue est illégale au Danemark, mais que, avant cette date, les autorités toléraient la possession de 10 grammes de haschich et de 0,02 gramme d'ecstasy.


 Aux Pays-Bas, on peut fumer du cannabis dans les coffee-shops 

 VRAI  : Mais aux Pays-Bas, la drogue n'est pas légalisée pour autant, que ce soit pour les "drogues dures" ou les "drogues douces", le trafic, la vente, la production et la détention restent passibles de sanctions pénales.

La détention de "drogues douces" (jusqu'à trente grammes) pour usage personnel n'est qu'une contravention, passible d'une amende.

De même, la consommation sans détention (dans les coffee-shops par exemple) est une infraction à la loi, mais elle est "tolérée".
Selon une directive du ministère public de 1996, la vente de "drogues douces" dans des coffee-shops n'est pas poursuivie et donc "dépénalisée" mais n'est pas légale pour autant, si les règles suivantes sont respectées :

  • interdiction de vendre des quantités supérieures à 5 grammes par transaction et par personne,
  • interdiction de vendre des "drogues dures",
  • interdiction de faire de la publicité pour les drogues,
  • interdiction d'occasionner des nuisances au voisinage,
  • interdiction de vendre de la drogue aux mineurs et interdiction d'admettre les mineurs dans l'établissement.
  • Ne pas posséder un stock supérieur à 500 grammes.

L'existence des coffee-shops et leur approvisionnement sont donc illégaux mais seulement tolérés par les autorités néerlandaises.

De même, la culture de cannabis pour usage personnel n'est pas autorisée mais n'est pas poursuivie. Cependant, le développement actuel des cultures de nederwiet, variété de cannabis dont la teneur en THC est particulièrement élevée, préoccupe les autorités néerlandaises, qui ont demandé à un groupe de travail de réexaminer la législation, en vue d'une répression de cette production.
La culture de cannabis à visée commerciale est un délit passible d'une peine d'emprisonnement de 2 à 4 ans et/ou d'une amende. Seules les cultures de chanvre "textile" sont autorisées.

Début 2005, les Pays Bas ont pris la décision de réduire le nombre de « coffee shops » et de renforcer les mesures contre la vente du cannabis dans la rue, sa culture et le tourisme de la drogue.
Ils ont aussi décidé de mettre en œuvre un plan d'action pour réduire l'abus de cannabis avec des campagnes de prévention visant notamment les 12 -18 ans tout en accélérant les procédures contre les personnes se livrant à la culture illicite de cannabis.


 Détenir un peu de hasch ou en vendre juste à des copains n'est pas réprimé 

 FAUX  : Le consommateur ou usager de produit stupéfiant est visé par l'article L3421-1 : " L'usage illicite de l'une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d'un an d'emprisonnement et de 3750 € d'amende " et par l'article R5181 du Code de la Santé Publique (Voir plus haut)

Cependant, l'usager peut se voir offrir la possibilité d'échapper à la sanction pénale en acceptant de se rendre dans un centre d'aide et de soins et de suivre jusqu'à son terme le traitement prescrit. Ce dispositif est celui de l'injonction thérapeutique (article L3423-1).

Pour la détention ou l'usage d'une petite quantité de cannabis, le juge réprime mais il peut, au cas par cas, adapter la peine aux circonstances selon son appréciation.
Le gouvernement redéfinit le mode d'application de la loi pour éviter l'emprisonnement mais rendre plus systématiques les autres sanctions.

L'usager revendeur, c'est à dire le toxicomane qui, pour subvenir à ses besoins en drogue, vend des produits, est puni pour trafic comme un "vendeur".

Le partage de stupéfiants comme les pratiques "d’achat groupé" de stupéfiants (partage de stupéfiants entre plusieurs usagers qui confient à l’un d’entre eux le soin d’acheter la drogue nécessaire au groupe) sont des actes de trafic sanctionnés comme tels.

Le vendeur ou "dealer", c'est à dire celui qui vend ou donne de la drogue à un consommateur est visé à l'article 222-39 du Code Pénal et risque jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
La peine d'emprisonnement est portée à dix ans lorsque les stupéfiants sont offerts ou cédés à des mineurs ou dans des centres d'enseignement ou d'éducation ou dans les locaux de l'administration

Pour plus d'information : => La législation


 Libéraliser le cannabis permettrait d'en réduire la consommation 

 FAUX  : Exemple de la Suède : Les Suédois, dès 1970, sur les conseils de leurs psychosociologues, ont cru en la véracité de ce cliché et ont décidé la vente libre du cannabis avec l'assurance qu'ils en contrôleraient ainsi l'usage. Et que, de surcroît, cela réduirait les violences inhérentes au trafic.
Résultat : en 1980, le gouvernement suédois a été confronté à une explosion de la toxicomanie chez les jeunes : 14,7 % de nouveaux "accros" par an et augmentation parallèle de 1a violence.
Suite à cela, la Suède a adopté une loi plus répressive et 1a mise en oeuvre d'une prévention systématique qui, en quinze ans, a ramené le nombre de cas nouveaux à 3,7 %, soit une diminution extrèmement significative.

Autres exemples : Jusqu'en 2016 l'usage récréatif de cannabis était légalisé en Urugay et autorisé (et non légalisé) dans quatre Etats des Etats-Unis, le Colorado, l'Oregon, l'Alaska et l'Etat de Washington. Ces Etats ont constaté depuis une nette augmentation de la consommation. Quatre autres Etats La Californie, le Maine, le Massachusetts et le Nevada les ont rejoints en novembre 2016, portant à 8 sur 50 le nombre d'Etats autorisant l'usage récréatif du cannabis. Ces Etats se placent ainsi en contravention avec les lois fédérales des Etats-Unis qui interdisent toujours strictement la possession, la consommation, le transport et la vente de cannabis.

Quelques-uns réclament la dépénalisation de la drogue, voire sa légalisation. Arguant ainsi que l'on pourrait alors contrôler la nocivité des produits vendus, tout en soignant mieux les personnes dépendantes. Ils expliquent qu'une distribution contrôlée du cannabis permettrait aussi de mettre fin aux trafics et aux violences.

Autre argument : légalisée, la drogue n'aurait plus ce goût de l'interdit, qui séduit les jeunes adolescents, attirés par la transgression. Mais en est-on si sûr ? La consommation de cannabis est tellement banalisée aujourd'hui que la "fumette" n'est plus vraiment considérée comme transgressive.

L'alcool est une drogue légale, cela n'empêche pas certains jeunes de se saouler systématiquement le week-end, et ce phénomène qui prend actuellement de l'ampleur devient particulièrement préoccupant.

Cependant, et comme le rappelle Jean-François Mattei, ex-ministre de la Santé, " tout le monde sait [...] que si le tabac était une substance sollicitant aujourd'hui son autorisation de mise sur le marché, sachant ce que nous savons sur ses effets délétères sur la santé, l'autorisation lui serait refusée ".
Alors, pourquoi recommencer avec le cannabis l'erreur commise autrefois avec le tabac, et qui coûte si cher aujourd'hui en terme de santé publique ?


 La légalisation du cannabis et des drogues, c'est la fin des trafiquants et de la mafia 

 FAUX  : Est-ce que la fin de la prohibition de l'alcool aux Etats-Unis d'Amériques a marqué la fin de la mafia?

Qui domine les coffee-shops en Hollande ?

Légaliser le cannabis entrainerait inévitablement une augmentation de la consommation et l'on verrait augmenter les problèmes de santé publique que nous vivons actuellement avec le tabac (cancers, maladies cardiaques ou bronchite pulmonaire chronique obstructive) plus les dégats sociaux qu'engendre le cannabis et que le tabac ne produit pas.

Alors que la population française prend enfin conscience de tous les dangers du tabac et approuve massivement l'interdiction de fumer dans les lieux publics, il ne serait certainement pas opportun de voir se développer la consommation de cannabis.

Et puis les trafiquants chercheraient évidemment à se reconvertir, proposant des produits cannabiques plus forts ou passant des drogues dites "douces" aux drogues "dures".

 
 
 
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