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Le mode d'action du cannabis

Le cannabis contient plus de 100 produits différents dont au moins 60 cannabinoïdes. Les plus importants en quantité et activité sont le THC (delta9-tetrahydrocannabinol) et le cannabidiol.
Ces cannabinoïdes prennent la place de cannabinoïdes neurotransmetteurs internes au cerveau, dont l'anandamide et le 2-arachidonyl-glycerol, et activent des récepteurs spécifiques appelés CB1 et CB2. Ils perturbent ainsi le fonctionnement normal du cerveau.

Les récepteurs CB1 sont concentrés dans plusieurs zones cervicales correspondant à différentes activités mentales qui se trouvent alors perturbées par le cannabis : mémoire, coordination pensée/action, actes décisionnels, contrôles sensori-moteurs et coordination des mouvements, transmission de la douleur, stimulations anxiogènes, etc.
La stimulation des récepteurs CB1 par le THC provoque aussi une libération de dopamine qui explique les sensations de plaisir et de détente ressenties.

Des travaux de chercheurs américains montrent également que le THC bloque la libération de l’acétylcholine dans l’hippocampe, zone fortement impliquée dans le processus de mémorisation. Ce défaut d’acétylcholine se traduit par une très nette diminution de l’activité électrique au niveau de l’hippocampe d'ou l'impact sur la mémorisation et l'apprentissage.

On retrouve ainsi le lien avec l'ensemble des effets et dangers décrits ci-après.

Selon la manière de fumer le cannabis, 15 à 50 % du THC présent dans la fumée atteint le sang, avec un pic de concentration survenant 7 à 10 mn après le début de l’inhalation. Immédiatement, il se fixe sur les tissus riches en lipides, notamment dans le cerveau, où il est stocké, sa concentration dans le sang décroît ensuite très rapidement. Du fait de ce stockage, son action psychotrope peut durer 45 mn à 2 h 30 après une prise unique alors même que sa concentration sanguine est devenue très faible. L’amplitude du pic sanguin, de même que celle des effets, est dépendante de la dose de THC inhalée (relation dose-effet). Le THC est ensuite dégradé par le foie. Ses métabolites sont éliminés pour 15 à 30 % par les urines, le reste étant éliminé essentiellement par les selles (30 à 65 %) ou la sueur.

Effets et dangers du cannabis

Les effets

La consommation de cannabis apporte une sensation d'euphorie, d'apaisement et de détente et une légère somnolence.
Le consommateur se sent "planer", il oublie ses soucis et devient insensible aux problèmes, il adopte une attitude de nonchalance devant les évènements externes, il s’anesthésie.

Les autres effets sont la loquacité, l'hilarité pour tout et pour rien, la sociabilité, une distorsion de la perception de l'espace et du temps qui semble ralentir, une accentuation des perceptions sensorielles particulièrement auditives, toute musique même commune parait géniale, et un renforcement de la confiance en soi.
On se sent bien, on se sent « cool », le monde est à votre diapason et on est au diapason du monde.

Les effets neuropsychiques du cannabis fumé apparaissent environ 15 à 20 min après inhalation chez un consommateur occasionnel, un peu plus tard chez un usager régulier. En cas d’ingestion, il faudra attendre 4 à 6 h. Les effets s’estompent en plusieurs heures : environ 4 h pour la consommation d’un « petit joint », mais jusqu’à 24 h pour une forte dose.

Le THC lipophile se fixe dans les graisses dont le cerveau et rediffuse les métabolites actifs pendant plusieurs jours.

Les dangers à court terme

La consommation de cannabis entraine des palpitations, un manque de salive (bouche sèche), une augmentation de l'appétit, un gonflement des vaisseaux sanguins (yeux rouges) et parfois une sensation de nausée.
Le cannabis modifie le rythme cardiaque, ce qui le rend dangereux pour les personnes souffrant d'hypertension ou de maladies cardiovasculaires. Il fait partie des facteurs déclenchants d’infarctus du myocarde pouvant conduire au décès.

Le cannabis perturbe l'interfonctionnement des neurones, ce qui diminue la capacité de concentration, perturbe la mémoire immédiate et réduit la capacité d'apprentissage.

La consommation de cannabis produit un effet de somnolence ou au contraire déclenche des insomnies.
Elle conduit également à la perturbation de certaines notions : distance, temps, à la perte d'attention et de vigilance, le contrôle des mouvements est moins assuré, et des troubles de l'équilibre peuvent apparaître : c'est l'ivresse cannabique. L'ivresse cannabique comme l'ivresse alcoolique est cause de multiples accidents.
Une consommation de cannabis est incompatible, dans les heures qui suivent, avec la conduite automobile ou le travail sur machines-outils ou engins de chantier
.

Une consommation trop forte à un instant donné, ou faite, même à faible dose, alors qu'on ne se sent pas bien, peut déclencher un "bad trip"qui survient de façon brutale et inattendue. C'est une intoxication aiguë.
Le consommateur se sent subitement mal physiquement avec des sueurs froides, des tremblements, des nausées et parfois des vomissements. Il peut également ressentir une impression d'étouffement et de confusion allant jusqu'à l'évanouissement ainsi qu'une très forte angoisse, une anxiété très intense avec la peur de devenir fou, et des bouffées de panique, des crises de larmes et parfois des hallucinations.
Il faut alors isoler le sujet dans un endroit calme et aéré pour lui permettre de respirer et attendre que le malaise passe. S'il est évanoui il faut appeler des secours.

Il faut enfin savoir qu'il n'y a pas de risque de mort par overdose avec le cannabis.

Les dangers à long terme lors d'un usage chronique

Risques psychiques

Le stockage du THC dans les tissus lipidiques (les graisses), en particulier le cerveau, explique sa libération lente, sept jours après, il en reste encore 50% dans l'organisme.
Une consommation modérée mais répétée (à moins d'une semaine d'intervalle) s'accompagne de l'accumulation de THC dans le système nerveux central, et entraîne des troubles neuro-psychiques.

Au bout d'un certain temps, il amène des troubles persistants de la mémoire, des ralentissements de la pensée, un état de passivité et une perte de motivation (syndrome "amotivationnel" appelé également syndrome "d'indifférence") qui peuvent être particulièrement préjudiciables aux collégiens et étudiants, mais aussi aux autres.
L'usage régulier du cannabis conduit fréquemment à l'échec scolaire.
Il génère également une diminution, voire une disparition de la libido.
Ces troubles peuvent perdurer plusieurs semaines après l'arrêt de consommation.

Il entraîne également des troubles mentaux comme l'anxiété ou la panique et peut favoriser une dépression.
Il peut déclencher, chez certains sujets, une "psychose cannabique" ou "bouffées délirantes" caractérisée par des hallucinations, du délire, un dédoublement de la personnalité et un sentiment de persécution, qui nécessitent une hospitalisation en hôpital psychiatrique.

Un lien a été observé entre la consommation de cannabis et les troubles psychotiques dont la schizophrénie.
Plusieurs études conduites dans différents pays européens (Suède, Pays-Bas, Allemagne) et en Nouvelle- Zélande ont montré que l’usage de cannabis augmente le risque de survenue d’un trouble psychotique, et d’une schizophrénie en particulier, chez les sujets initialement indemnes de ces troubles.
Ces études tendent à montrer que le développement de troubles schizophréniques est 2,5 fois plus fréquent chez les consommateurs de cannabis que dans la population générale. Elles montrent également que plus la consommation a commencé jeune et plus elle est importante, plus le risque est élevé.
Ce que ces études ne déterminent pas est la relation causale, le cannabis est-il la cause ou plus vraisemblablement n'est-il qu'un accélérateur de l'apparition de la maladie chez des sujets prédisposés ? La consommation de cannabis pouvant n'être qu'un marqueur de la vulnérabilité à la maladie ou de la préexistance ignorée de cette maladie.
Le cannabis est cependant maintenant considéré comme un des facteurs de risque d'apparition de la maladie.
Ces résultats sont très préoccupants, du fait de la gravité de ces troubles et de la fréquence d’usage de cannabis à l’adolescence.

Enfin on constate une forte propension à l'usage de cannabis chez les sujets présentant un trouble psychiatrique avéré, notamment un trouble psychotique tel qu’une schizophrénie ou un trouble de l’humeur tel qu’un trouble bipolaire, ce qui aggrave généralement l'évolution de leur maladie. En effet, le cannabis a des effets opposés à ceux des traitements antipsychotiques ou régulateurs de l’humeur.
Cette propension à la consommation de cannabis est interprétée comme une automédication inconsciente pour atténuer les souffrances psychiques.

Tous ces troubles apparaissent progressivement mais d'autant plus vite et sont d'autant plus graves que la consommation a commencé tôt et particulièrement pendant l'adolescence avant 17 ans. Cependant la plupart sont réversibles après sevrage excepté les troubles psychotiques (dont la schizophrénie).

Risques physiques

A la longue, il a pour effet de durcir les vaisseaux sanguins ce qui conduit, chez les gros consommateurs, à l'infarctus et aux autres risques cardio-vasculaires similaires à ceux induits par l'hypertension.
Par ailleurs, selon une étude menée par des chercheurs canadiens, un joint dégagerait 20 fois plus d’ammoniaque et 5 fois plus d’oxyde d’azote et de cyanure d’hydrogène qu'une cigarette, produits identifiés pour leurs effets néfastes sur le système immunitaire et la circulation sanguine.

La drogue contient de nombreuses autres substances dont la toxicité s'ajoute à celle du tabac associé. Ainsi le cannabis contient-il 4 à 5 fois plus de goudrons et de produits toxiques que le tabac, car, contrairement au tabac, il n'est pas traité pour réduire la quantité des produits les plus toxiques et il est rarement fumé avec un filtre.

Selon la revue "60 millions de consommateurs" qui a effectué des tests et diffusé les résultats en mars 2006, fumer un joint fait absorber six à sept fois plus de goudrons et de monoxyde de carbonne (CO) que fumer une cigarette, ainsi que deux fois plus de benzène et trois fois plus de toluène. Fumer trois joints tous les jours fait courir les mêmes risques de cancers ou de maladies cardiovasculaires que fumer un paquet de cigarettes par jour.

Une autre étude, menée en Nouvelle Zélande et publiée début 2008, arrive à une conclusion similaire : parmi les personnes dont la consommation de cannabis est importante, le risque de cancer du poumon serait 5,7 fois plus élevé que chez les autres. Fumer un seul joint présenterait ainsi un risque de cancer du poumon équivalent à la consommation de 20 cigarettes.

Si ces deux études ne sont pas totalement concordantes d'un point de vue quantitatif, elles démontrent toutes deux la grande nocivité du cannabis.

L'usage de cannabis induit ainsi des problèmes respiratoires (toux, bronchites chroniques, asthme) et peut conduire au cancer, plus rapidement que le tabac.

Etant donné le nombre très élevé de consommateurs de cannabis chez les adolescents et les jeunes adultes à travers le monde, les chercheurs craignent la multiplication de cancers du poumon d’ici les prochaines années.

Le risque maternel est similaire à celui du tabac, d'autant plus si le cannabis est consommé en joint avec le tabac : risques de grossesses extra-utérines, fausses couches et mort in-utéro plus fréquentes, prématurité et troubles de la maturité également plus fréquents, etc ...
Des études récentes de l'INSERM et d'universités américaines montrent les effets délétères sur l'activité cérébrale du fœtus lors de consommation de cannabis durant la grossesse. Ces études démontrent que le cannabis diminue fortement l'activité cérébrale du fœtus, perturbe les capacités d'apprentissage et que ces enfants peuvent ensuite présenter un retard mental important.

Il semble que des cannabinoides altèrent l'activité de diverses cellules impliquées dans la défense immunitaire de l'organisme (cellules NK notamment). Quelques auteurs pensent trouver là l'explication de la prévalence accrue de certains types de cancers chez des usagers chroniques.

Outre la disparition de la libido, une consommation de quantités importantes de cannabis (4 à 20 joints quotidiennement) induit une diminution significative de la concentration du sperme en spermatozoïdes, avec augmentation du nombre de spermatozoïdes anormaux, des troubles de l'érection et une baisse sensible de la virilité.
Cependant, contrairement à certaines rumeurs, le cannabis ne rend ni stérile ni impuissant. Tout peut redevenir normal après le sevrage

La dépendance

Le risque de dépendance au cannabis est moindre que pour d'autres drogues mais il est réel. Cette dépendance est surtout psychique. Elle s'établit d'autant plus rapidement que le consommateur est jeune. L'usager perd alors le contrôle de sa consommation, consomme même quand il est seul, fréquemment dès le matin et recherche un produit de plus en plus concentré.

Certains sujets arrêtent le cannabis sans problèmes, d'autres deviennent dépendants. Un consommateur qui a organisé sa vie quotidienne autour du cannabis est pratiquement toujours devenu dépendant.
Lorsque le consommateur devenu dépendant, bien souvent à son insu, tente d'arrêter, il ressent, au bout de 1 à 10 jours, les symptômes du manque : il devient irritable, anxieux, agressif, agité, il a du mal à s'endormir, se sent stressé et fébrile et peut ressentir un mal-être ou une dépression pendant plusieurs semaines. Certains ne ressentiront ces symptômes que plus tard, le THC stocké dans les graisses continue à agir pendant plusieurs jours ou semaines et masque le symptôme du manque.

Risque d'escalade

Les relations étroites existant entre les systèmes cannabinoïdes et opioïdes endogène du cerveau et la forte potentialisation des effets analgésiques et antidépresseurs des morphines par le THC ont laissé supposer que le cannabis pourrait induire une tendance à l'escalade vers la consommation d'héroïne. Celà n'a en fait jamais été confirmé par aucune étude.
L'usage du cannabis ne conduit pas systématiquement à l'héroïne ou à d'autres drogues.

Il ouvre pourtant une opportunité pour les sujets en difficulté psychologique, sociale ou familiale, lorsque les consommateurs sont mis en relation avec des dealers vendant d'autres produits. Les usagers réguliers de cannabis expérimentent plus fréquemment d’autres drogues illicites : les prévalences d’expérimentation sont, selon les produits, entre 5 à 8 fois plus fortes chez eux qu’en population générale du même âge.
L'expérience montre cependant que la grande majorité des utilisateurs de cannabis en restent à cette drogue sans chercher des produits plus forts.

Risque social

Si le consommateur développe une image positive de lui-même, il n'en est généralement pas de même pour les personnes qui le côtoient. Les effets négatifs tels que rire sans raison, abrutissement, démotivation, sont toujours très perceptibles pour l'entourage auprès de qui le consommateur est souvent déconsidéré.
Le consommateur, bien souvent, ne ressent pas les difficultés liées à sa consommation et à son comportement, il "n’a pas de problèmes", pour lui ce sont les autres, ses parents, son conjoint, ses proches qui "ont des problèmes".
Ceci l'entraîne fréquemment à abandonner ses amis et à ne côtoyer que les autres consommateurs.

Un usage régulier et fréquent de cannabis, de par la démotivation qu'il entraîne, conduit aussi souvent à l'échec scolaire et à des difficultés professionnelles.

Dans les cas difficiles, le consommateur n'arrive pas à se tenir à une activité scolaire ou professionnelle suivie, il baisse les bras à la première difficulté, change souvent d'activité et se réfugie dans la passivité induite par sa consommation.
Dans les cas extrêmes, on peut voir des jeunes, ou moins jeunes, cesser toute activité et s'abrutir à longueur de journée en fumant des joints dans leur chambre ou "scotchés" devant la télévision ou une console de jeux vidéo.
On arrive alors à des situations absolument dramatiques pour le consommateur et pour son entourage.

Le cannabis et la loi

On constate, notamment chez les jeunes générations, un flou sur le caractère licite ou non de l’usage de cannabis, le cannabis étant perçu comme un produit quasiment légal comme le tabac ou l’alcool. Et pourtant ......

L'article R5181 du Code de la Santé Publique stipule :

"Sont interdits la production, la mise sur le marché, l'emploi et l'usage :

Du cannabis, de sa plante et de sa résine, des préparations qui en contiennent ou de celles qui sont obtenues à partir du cannabis, de sa plante ou de sa résine ;
Des tétrahydrocannabinols, à l'exception du delta 9-tétrahydrocannabinol de synthèse, de leurs esters, éthers, sels ainsi que des sels des dérivés précités et de leurs préparations.

Des dérogations aux dispositions énoncées ci-dessus peuvent être accordées par le directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé aux fins de recherche et de contrôle ainsi que de fabrication de dérivés autorisés.
Cependant, sur proposition du directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, les ministres chargés de la santé, de l'agriculture, de l'industrie et des douanes peuvent, par arrêté conjoint, autoriser la culture, l'importation, l'exportation et l'utilisation industrielle et commerciale de variétés de cannabis dépourvues de propriétés stupéfiantes.
"

Le cannabis reste naturellement soumis à toutes les lois sur les stupéfiants. La peine encourue peut aller jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 3 750 € d’amende.
Depuis la loi du 3 février 2003, il existe un délit sanctionnant la conduite sous l’emprise de stupéfiants d’une peine de 2 ans d’emprisonnement et d’une amende de 4 500 €.
Voir dans la rubrique "La toxicomanie" => La législation

Les cannabinoïdes entrant dans la composition des substituts du cannabis vendus comme encens ou mélanges d'herbes sur plusieurs sites Internet, notamment sous les noms de "Gorilla", "Spice"et "Sence" sont mis sur la liste des substances stupéfiantes par arrêté du 24 février 2009 du Ministère de la Santé et des Sports. Ces mélanges d'herbes tombent donc également sous le coup de la loi des stupéfiants.

Faut-il dépénaliser, voire légaliser le cannabis ?

Copie d'un e-mail que nous avons reçu :

"Bonjour,
On constate une consommation de plus en plus précoce du cannabis en ne connaissant pas réellement les produits que les plus jeunes prennent. On voit régulièrement des produits toxiques être coupés pour obtenir plus de résine et donc les dealers en tirer plus de profit.
J'ai consommé quand j'étais plus jeune, il y a une dizaine d'années, et déjà certains produits étaient douteux.
La question que je me pose aujourd'hui est la suivante : Pourquoi ne légalise-t-on pas le cannabis purement et simplement pour un contrôle de la qualité des produits, de la vente aux mineurs accompagné d'une vrai prévention et par la même occasion cesser les profits d'une certaine couche de population peu scrupuleuse ?
Je n'ai évidement pas toutes les cartes en main pour dire que c'est "LA" solution et puisque l'on est face à un réel problème de santé publique, pourquoi rien ne se passe ? Je reste persuadé que la répression n'a que très peu d'effet sur les jeunes "rebelles" de notre société et la croissance constante des jeunes consommateurs en est la preuve.
Évidement viennent se greffer les enjeux politiques et au final ce sont les plus jeunes qui en pâtissent.
"

Quelques éléments de réponse :

- Plus une drogue est accessible, plus elle est consommée. L'interdiction limite toujours la consommation.
De même l'image qu'une drogue a dans la société influe sur sa consommation, une drogue réprouvée par la société est toujours moins consommée qu'une drogue acceptée et banalisée. Ainsi la consommation de tabac a baissé depuis que la cigarette au coin de la lèvre est présentée avec une image négative, que les méfaits du tabac sont expliqués dans les média et que les non-fumeurs font entendre leur voix et n'acceptent plus la gène causée par les fumeurs.
Jusqu'en 2016 l'usage récréatif de cannabis était légalisé en Urugay et autorisé (et non légalisé) dans quatre Etats des Etats-Unis, le Colorado, l'Oregon, l'Alaska et l'Etat de Washington. Ces Etats ont constaté depuis une nette augmentation de la consommation. Quatre autres Etats La Californie, le Maine, le Massachusetts et le Nevada les ont rejoints en novembre 2016, portant à 8 sur 50 le nombre d'Etats autorisant l'usage récréatif du cannabis. Ces Etats se placent ainsi en contravention avec les lois fédérales des Etats-Unis qui interdisent toujours strictement la possession, la consommation, le transport et la vente de cannabis.

- Le taux de consommation de cannabis parmi les jeunes en France s'était stabilisé entre 2008 et 2011, mais il est reparti à la hausse depuis.
La légalisation effacerait la réprobation et rendrait le produit plus disponible donc augmenterait encore plus la consommation. Par ailleurs la majorité des jeunes qui consomment du cannabis arrêtent cette consommation lorsqu'ils sont devenus matures mentalement et socialement, qu'en serait-il si la drogue n'était pas réprouvée ?

- Les drogues qui font le plus de dégâts en France sont les drogues légales parce qu'elles sont accessibles : le tabac qui fait plus de 60 000 morts par an parmi les consommateurs et entre 3 000 et 5 000 par tabagisme passif, ainsi que l'alcool 40 000 morts environ et des dégâts sociaux pour plusieurs centaines de milliers de personnes (violences conjugales et familiales, déchéance). Le coût social de l'alcool représente environ 1.5 % de notre PIB.
Ces drogues sont légales pour des raisons historiques et parce que, en conséquence, elles mettent en jeu une économie et des emplois.
Il faut remarquer que l'Etat met tout en oeuvre pour diminuer ces consommations, par exemple l'interdiction de fumer dans les lieux publics a fait diminuer sensiblement la consommation de tabac, mais il se heurte aux habitudes et aux intérêts économiques.

- Les études récentes montrent que le cannabis, même sans additifs, est plus dangereux pour la santé que le tabac, les chercheurs s'inquiètent d'une future explosion du nombre de cancers et de maladies respiratoires dûs à l'usage de cannabis. Alors faut-il le légaliser pour se retrouver ensuite avec des problèmes de santé publique encore plus conséquents ?
Si la question de légalisation se posait de la même manière pour le tabac, sans passé culturel, il est certain que le tabac serait interdit. Comme le rappelle Jean-François Mattei, ex-ministre de la Santé, " tout le monde sait [...] que si le tabac était une substance sollicitant aujourd'hui son autorisation de mise sur le marché, sachant ce que nous savons sur ses effets délétères sur la santé, l'autorisation lui serait refusée ".

- Si on légalise le cannabis, des voix s'élèveront pour demander la légalisation de la cocaïne, de l'ecstasy puis d'autres drogues pour les mêmes raisons de pureté mises en avant dans ce mail.

- Les adolescents ("jeunes rebelles") ont et auront toujours besoin de transgresser les règles, c'est une façon de se construire. Si le cannabis est légal ils les transgresseront avec d'autres drogues, éventuellement plus dangereuses et on verra augmenter les consommations de cocaïne, d'ecstasy ou même d'héroïne, ou bien ils feront plus fréquemment un usage abusif de cannabis.

- La légalisation ne permet pas de contrôler efficacement l'usage d'une drogue. L'alcool est une drogue légale, cela n'empêche pas certains jeunes d'en faire un usage abusif et de se saouler systématiquement le week-end pour se "défoncer". Ce phénomène qui prend actuellement de l'ampleur devient particulièrement préoccupant.

 
 
 
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