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Présentation

L'alcool est obtenu par la fermentation ou par la distillation de végétaux riches en sucre. Il est présent dans les boissons "alcoolisées" telles que le vin, le cidre, la bière, les apéritifs, les liqueurs ou les mélanges (cocktails, prémix, alcoopops, etc.).

La France se caractérise par une importante consommation au niveau européen, même si une baisse régulière a été observée depuis plus de trente ans.

En France, l'alcool est majoritairement consommé sous forme de vin, les consommations de cidre tendent à diminuer, contrairement à celles de bière et notamment des bières fortement alcoolisées. La consommation d'alcools distillés ne change pas globalement, mais, depuis les années 80, les jeunes générations les choisissent de façon préférentielle lors de fêtes. Les prémix ou alcoopops rencontrent également une faveur croissante chez les jeunes.

La consommation d'alcool est généralement bien maîtrisée dans notre société mais son abus inquiète, bien plus que la consommation de toute autre drogue, les médecins urgentistes des hôpitaux qui en voient quotidiennement les conséquences dramatiques.

L’alcool, qui constitue le premier risque d’accident mortel de la circulation, est aussi un facteur majeur de menace pour la santé publique : on le retrouve dans 15 % à 20 % des accidents du travail, 40 % des crimes et délits et 80 % des violences conjugales.

En France, l’alcool est la drogue qui cause le plus de dégâts sociaux et coûte le plus cher en soins à la société : la surconsommation d’alcool induit, à la fois en termes d’absentéisme, de perte de production et de dépenses sanitaires, un coût social de 17,6 milliards d’euros par an équivalant à 1,42 % du PIB.

Histoire

La consommation d'alcool remonte à l'Antiquité. Les raisons et les occasions de boire du vin ou autres boissons alcoolisées ont toujours été nombreuses : rituelles, sacrées, conviviales, festives, roboratives (l'alcool était le seul anesthésique utilisé pendant les campagnes napoléoniennes), curatives (aux États-Unis, pendant la prohibition, seuls les médecins pouvaient en prescrire).

Mais c'est au 19e siècle qu'apparaît le phénomène de l'alcoolisme, lié à la révolution industrielle. Dans la plupart des pays occidentaux, l'ivrognerie de quelques-uns cède la place à un alcoolisme populaire.

Les premières mesures de prévention apparaissent en 1871, notamment à l'école.

Après la première guerre mondiale, le discours évolue : on préconise dès le plus jeune âge l'usage modéré de boissons fermentées, tout en déconseillant les boissons distillées, avec pour le vin une complaisance particulière.

Après la seconde guerre mondiale, les mesures sont nettement plus positives et constructives : on glorifie la sobriété.
Plus tard, des lois interdisent le vin dans les cantines, la publicité et la vente d'alcool dans les stades, et instituent le principe des boissons pilotes (la limonade, le lait) proposées à bas prix dans les cafés.
A partir de 1968, les pouvoirs publics prennent conscience que l'alcoolisme n'est plus la cause mais la conséquence du malaise de certains jeunes dans une situation à problèmes, et recentrent leur message sur les risques immédiats de l'alcoolisme.

Aujourd'hui, l'alcoolisme frappe les pays en voie de développement. Des milliers d'individus en subissent les conséquences néfastes, tandis que des intérêts économiques très importants sont en jeu.

Le "verre standard"

Le "verre standard" est une unité de volume d’alcool légale et utilisée dans la suite de ce texte. Nous la définissons donc ici :

Un verre de vin rouge, blanc ou rosé, un demi de bière à la pression, une coupe de champagne, un verre de porto, une dose de whisky, de pastis ou de cognac contiennent tous environ la même quantité d'alcool quand ils sont servis dans un café ou dans la plupart des restaurants : environ 10 grammes d'alcool pour un verre. C'est ce qu'on appelle un verre standard.
Sa contenance est, par exemple, de 25 cl pour la bière, 10 cl pour le vin et le champagne, 6 cl pour les portos et vins cuits, 3 cl pour le whisky, le pastis, le cognac et autres alcools forts. Chacune de ces doses contient 10g d’alcool.

Au café ou au restaurant, si l'on a consommé deux apéritifs et trois verres de vin, on sait que l'on a bu cinq verres standard, soit 50 grammes d'alcool .
A domicile, les doses sont bien sûr beaucoup plus variables : les verres ne sont pas tous de la même taille et peuvent être plus ou moins remplis. Il est donc intéressant de connaître le nombre de verres standard contenus dans chaque bouteille.

Effets et dangers de l'alcool

Les effets :

L'alcool est un dépresseur. L'alcool relaxe et désinhibe. Dans un premier temps, il facilite les relations, c'est pourquoi il est souvent consommé avec des amis pour passer un bon moment ensemble.

L'organisme ne digère pas l'alcool : ce dernier passe directement du tube digestif aux vaisseaux sanguins. En quelques minutes, le sang le transporte dans toutes les parties de l'organisme.

Les dangers :

L'alcool agit à différents niveaux :

  • Le cerveau : L'alcool agit au niveau des centres de contrôle supérieurs et des centres de la cognition, de l'humeur et de l'anxiété. Il entraîne des effets désinhibiteurs, anxiolytiques, antidépresseurs, anesthésiques et euphorisants.
     
  • Le foie : L'alcool est un toxique puissant pour les cellules hépatiques. Cette toxicité est réversible pour de faibles consommations. Pour de fortes consommations, l'alcool détruit les cellules et conduit à la cirrhose qui peut être mortelle, le foie n'assurant plus son rôle de filtre sanguin.
     
  • Le système cardio-vasculaire : Si les études épidémiologiques paraissent montrer un effet protecteur de l'alcool à faible dose (1 verre de vin par jour), à forte dose l'alcool présente une toxicité importante pour le muscle cardiaque. Il agit également sur les vaisseaux sanguins et se trouve également en cause dans certains cas d'hypertension artérielle.
     
  • Le système neuro-musculaire : A faible dose, l'alcool entraîne une relaxation musculaire. A dose plus élevée, il modifie rapidement les temps de réaction, il affaiblit les réflexes et rétrécit le champ visuel.
     
  • Le foetus pour les femmes enceintes : L'alcool, même à faible dose, passe le placenta et est directement absorbé par le foetus qui peut en garder des séquelles physiques et mentales irréversibles, c'est le "Syndrome d'Alcoolisation Foetale" (SAF).
    En France, le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) atteint plus de 700 bébés par an (retard de croissance, dysmorphie faciale particulière, atteinte du système nerveux central). D’autres formes, moins complètes, reconnues plus tardivement, touchent environ 7000 bébés chaque année. Il n’y a pas de seuil de consommation d’alcool sans danger pendant la grossesse. Les conséquences de ces atteintes sont très lourdes (retards psycho moteurs, placements, inadaptation scolaire puis sociale, marginalisation, voire délinquance).
    Il est conseillé une abstinence totale pendant la grossesse.

    Consommé à dose très modérée

L'alcool reste nocif mais pas immédiatement dangereux. C'est pourquoi sa vente et sa consommation sonts légaux mais contrôlés.

A court terme et consommé à dose importante

L'alcool provoque un état d'ivresse et peut entraîner des troubles digestifs, des nausées, des vomissements, des troubles de la perception, de la parole et de l’équilibre et enfin une perte de conscience.
Ces effets entraînent des pertes de contrôle de soi et une diminution de la vigilance qui sont souvent responsables d'accidents de la circulation et d'accidents du travail.

Cet état entraîne également des comportements de violence allant jusqu'aux agressions sexuelles, suicides ou homicides. L’alcool est souvent en cause dans les violences conjugales et familiales.

A plus long terme

L'usager risque de développer de nombreuses maladies : cancers (de la bouche, de la gorge, de l'oesophage, de l'intestin), maladies du foie (cirrhose) et du pancréas, troubles cardio-vasculaires, maladies du système nerveux et troubles psychiques (anxiété, dépression, troubles du comportement).

L'alcool dégrade également l'apparence physique. La peau, particulièrement celle du visage, est atteinte par la couperose, les traits s'épaississent et l'aspect devient repoussant. Le buveur est aussi souvent l'objet d'une prise de poids importante.

On compte chaque année en France 49 000 décès liés à l'alcool.

L'alcool est également facteur favorisant ou déclenchant dans 60 % des homicides, 35 % des accidents mortels de la route et 20 % des accidents domestiques.

Enfin le Syndrome d'Alcoolisation Foetale ou SAF touche actuellement environ 500 000 personnes en France.

Alcool et dépendance

Certaines personnes risquent de passer d'une consommation récréative contrôlée à une consommation excessive non contrôlée. Les troubles liés à la consommation excessive d'alcool surviennent à des moments très variables selon les individus. Certains vont vivre des ivresses répétées avec de longues interruptions de leur consommation sans devenir pour autant dépendants.

Une personne consommant de l'alcool de manière excessive passe plus ou moins rapidement, comme pour la plupart des drogues, par les trois phases de l’usage à la dépendance :

  1. La phase d’usage pendant laquelle aucun symptôme majeur n'apparaît : les activités professionnelles, sociales et familiales sont conservées, les troubles du caractère généralement absents.
     
  2. La phase d'abus puis d’usage nocif pendant laquelle la personne abuse régulièrement de l'alcool mais n'en est pas encore dépendante. On observe des troubles du comportement, une désadaptation, des difficultés d'ordre relationnel, social, professionnel ou judiciare.
     
  3. La phase de dépendance, accompagnée de signes (tremblements, crampes, anorexie) parfois accompagnés de troubles du comportement (agressivité, troubles sexuels).

Les personnes alcoolo-dépendantes négligent fréquemment leur hygiène corporelle, ce qui associé à leur dégradation physique contribue à leur désocialisation progressive

Le sevrage des personnes dépendantes génère souvent des convulsions, de la fièvre et des hallucinations.

Inégaux face à l'alcool

Face à une consommation d'alcool, chacun réagit différemment selon sa corpulence, son état de santé, et selon le moment de la consommation. Il existe aussi une inégalité entre les hommes et les femmes, les femmes y étant plus sensibles. Il existe enfin une inégalité raciale et ethnique, les asiatiques et les caucasiens y sont les plus sensibles.

Pour un usage sans dommage

Si l'on boit sans manger, l'alcool passe d'un seul coup dans le sang et ses effets sont plus importants.

Lorsque l'on boit de l'alcool, plus les limites indiquées sont dépassées , plus le risque est important. Il est donc conseillé :

Pour les consommations occasionnelles :

  • Ne pas boire plus de 4 verres standards en une seule occasion.
  • S'il faut ensuite conduire un véhicule ou une machine, il est recommandé de ne pas boire d'alcool du tout et en tout cas impératif de ne pas dépasser 2 verres standards car, au-delà, le taux d'alcoolémie autorisé est dépassé.
  • Si l'on a dépassé cette dose, il est impératif d'attendre au moins une heure par verre standard absorbé avant de reprendre le volant.

Pour les consommations régulières :

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a défini ce que l'on appelle "une consommation modérée" :

  • pour les femmes : pas plus de 2 verres standards* par jour ;
  • pour les hommes : pas plus de 3 verres standards* par jour ;
  • au moins un jour par semaine sans aucune boisson alcoolisée ;
  • aucune boisson alcoolisée pendant l'enfance et la préadolescence, pendant une grossesse, lorsqu'on conduit un véhicule, quand on travaille sur une machine dangereuse, quand on exerce des responsabilités qui nécessitent de la vigilance, quand on prend certains médicaments.

Au delà de ces quantités, les risques de maladie et de troubles du comportement augmentent sérieusement.

 
 
 
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