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L'héroïne

Présentation

L'héroïne ou 3,6 diacétylmorphine est un opiacé puissant, obtenu à partir de la morphine.
Les opiacés sont des substances naturelles contenues dans le latex (opium) recueilli sur les fleurs de pavot.
HéroïneL'héroïne se présente sous la forme d'une poudre blanche, brune ou grise selon sa qualité.
Elle est fréquemment coupée avec divers produits dont la caféine ou le paracétamol.
Les échantillons d'héroïne brune saisis par la police présentent des taux de pureté moyens de 15 %.
Les taux de pureté d'héroïne blanche (beaucoup plus rare) dépassent 50 % dans la moitié des cas.

Elle est conditionnée dans des petits sachets sensés contenir 1/4 ou 1/2 gramme.

 

Mode de consommation

L'héroïne est la plupart du temps injectée en intraveineuse, après dilution dans de l'eau et un chauffage du produit dans un Stéricup®, un fond de canette utilisé comme coupelle ou une cuillère.
L'héroïne est aussi sniffée (aspiration par le nez à l'aide d'une paille), fumée en mélange avec du tabac ou inhalée sous forme de fumée en la chauffant sur une plaque ("chasser le dragon").

Si l’administration intraveineuse de l’héroïne demeure prépondérante, les pratiques d'injection sont en baisse. L’usage de la voie nasale et pulmonaire pour consommer l’héroïne est par contre en progression.

Prix

En 2014 en France, le prix médian du gramme d'héroïne brune était de 45 €. Il est en hausse après avoir décru puis stabilisé depuis 2011. Ce prix était de l'ordre de 70 € dix ans auparavant.

Histoire

En 1888, Dresser, un chimiste allemand, préconise d'employer l'héroïne synthétisée pour soigner la tuberculose. Médication " héroïque ", elle est considérée comme susceptible de se substituer à la morphine dans le traitement des douleurs et de la toux. Rapidement, son utilisation est abusive.

En 1923, la Société des Nations déclare le produit dangereux et de faible intérêt thérapeutique. L'utilisation non médicale de l'héroïne est prohibée aux Etats-Unis en 1924, son usage y est totalement interdit en 1956. Elle est prohibée en France en 1963.

Certains pays continuent à l'utiliser dans les pratiques médicales. Son utilisation légale est variable selon les pays. Sa prescription est prohibée en France, elle est expérimentée dans certains pays, notamment la Suisse et l'Australie, dans le cadre d'une politique de réduction des risques.


Source : Dictionnaire des drogues - Larousse, 1999
Effets et dangers de l'héroïne

Les effets

L'héroïne provoque l'apaisement, l'euphorie et l'extase. Elle agit comme anxiolytique puissant et comme antidépresseur. Les effets recherchés peuvent traduire un mal-être psychique, une souffrance ou/et un besoin d'oubli.

Elle peut être utilisée pour le plaisir qu'elle procure, pour "se défoncer" ou pour "gérer la descente" après la prise d'un stimulant comme la cocaïne.

L'effet immédiat de l'héroïne est de type orgasmique, c'est le "flash". Il est suivi d'une sensation d'euphorie durant quelques heures, c'est la "planète", puis de somnolence, accompagnée parfois de nausées, de vertiges, de sensation de chaleur et d'un ralentissement du rythme cardiaque, c'est la "descente" et le retour au réel et à l'insatisfaction.

Les dangers

La surdose ou "overdose" peut provoquer une insuffisance respiratoire entrainant une perte de connaissance et parfois la mort.

L'injection entraîne des risques d'infection (notamment par les virus du sida et des hépatites) si l'usager ne se sert pas d'un matériel d'injection stérile et à usage unique.
Depuis la mise en vente libre des seringues en 1987 et des kits de prévention, la contamination par le VIH a baissé de manière très significative. Diverses études montrent que les partages de seringues et les nouvelles contaminations VIH ont fortement diminué chez les usagers de drogues par voie intraveineuse.
La contamination par le VHC (Hépatite C) est, par contre, en augmentation.

L'injection entraîne également fréquemment des oedèmes et des abcès aux avant-bras et aux mains.

Enfin, l'usage d'héroïne entraîne, à long terme, une détérioration grave des dents qui se carient, se déchaussent et tombent et des problèmes importants sur le système digestif.

Pour les femmes qui ont une consommation régulière, elle cause fréquemment l'interruption des règles, sans pour autant empêcher la conception d'un enfant. Ainsi il n'est pas rare de ne découvrir une grossesse qu'au cinquième ou sixième mois.
En cas de consommation d'héroïne pendant la grossesse, le foetus qui a absorbé la drogue via le sang maternel puis le nouveau-né sont devenus eux-mêmes dépendants. Le sevrage (arrêt de consommation) de la mère doit être strictement contrôlé sous peine d'entraîner des souffrances insupportables pour le foetus et des risques parfois graves. Il sera également nécessaire, dès la naissance, de mettre en place un sevrage médicalement assisté du nouveau-né.

Héroïne et dépendance

En cas d'usage répété, le plaisir intense des premières consommations ne dure en général que quelques semaines. Cette phase est suivie du phénomène d’accoutumance et donc d'un besoin d'augmenter la quantité du produit et la fréquence des prises. La place accordée à cette consommation est telle qu'elle modifie la vie quotidienne de l'usager. Des troubles divers apparaissent dont l'anorexie et l'insomnie.

La dépendance s'installe rapidement dans la majorité des cas. L'héroïnomane oscille entre des phases " euphoriques " (lorsqu'il est sous l'effet de l'héroïne) et des phases de manque où il apparaît anxieux et agité.

La dépendance est à la fois physique et psychique.

Un consommateur peut se sevrer physiquement en 2 semaines environ mais le sevrage s'accompagne de manifestations somatiques violentes :

  • Le jour même : frissons, sudation, asthénie, anxiété et besoin compulsif de consommer.
  • Après une journée : nausées, douleurs musculaires avec crampes, douleurs abdominales et articulaires.
  • Après deux jours : diarrhées, coliques et vomissements accompagnés de fièvre.
  • Après trois ou quatre jours, les symptomes diminuent mais l'insomnie, l'anxiété et l'asthénie persistent

Le sevrage psychique est par contre très long et nécessite un suivi qui se compte plus en années qu'en mois. Les rechutes sont fréquentes mais font partie du processus de "guérison".

Risques sociaux

La dépendance à l'héroïne entraîne des risques sociaux importants. Le besoin de consommer est tel que toute la vie est centrée autour de la recherche d’héroïne.

L’héroïnomane n’est plus en mesure d’assurer un travail suivi et ne peut plus assurer sa subsistance et encore moins acheter son produit. Il se tourne alors souvent vers la délinquance pour se procurer l’argent nécessaire, il vole ses proches, fait des emprunts inconsidérés qu’il est incapable de rembourser, ou commet des méfaits à l’extérieur.

Tout ceci enclenche un processus de rejet par les proches et de marginalisation chez de nombreux usagers.

Soins et traitements de substitution

A défaut de pouvoir parvenir à l'abstinence, l'héroïnomane peut bénéficier de soins (sevrage, suivi psychosocial) et d'un traitement de substitution. Celui-ci a pour objectif de stabiliser la dépendance de manière médicale et légale. Ces traitements à la Méthadone ou au Subutex® (buprénorphine) sont administrés par voie buccale. Ils sont prescrits soit dans les Centres de Soins d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA), soit en médecine de ville.

La mise en place des traitements de substitution au milieu des années 1990, a profondément modifié la prise en charge des usagers d’opiacés. Aujourd’hui beaucoup d’entre eux suivent des traitements de substitution.
Le bilan des programmes de substitution montre une amélioration notable de l'état de santé des personnes ainsi que de leur stabilisation sociale et de leur insertion professionnelle.

En lien avec le développement de la politique de réduction des risques et celui des traitements de substitution, le nombre de surdoses attribuables à l’héroïne est en forte baisse depuis 1994. L’héroïne reste néanmoins le produit le plus fréquemment en cause dans les décès par surdoses.

Cependant ces produits de substitution sont parfois détournés de leur usage et utilisés de façon excessive en tant que drogue (voir page suivante). Les utilisateurs cumulent les ordonnances chez différents médecins ou achètent le produit au marché noir.

L'héroïne en France : quelques chiffres

  Consommation

En population générale adulte

  • Le niveau d’expérimentation (usage au moins une fois dans la vie) de l’héroïne
    en population générale en France reste faible.
    En 2014, le nombre d’expérimentateurs d’héroïne, en France, parmi les 18-64 ans représente 1,5 % de la population adulte et 0,2 % soit environ 100 000 personnes en ont consommé dans l'année.

Chez les jeunes

  • Chez les jeunes de 17 ans, 1 % déclarent avoir déjà pris de l’héroïne au cours de leur vie.
    L’expérimentation de ce produit est stable chez les jeunes. Elle concerne autant les garçons que les filles.
      
  • La consommation courante reste faible. Elle est cependant plus fréquente pour les jeunes se rendant à des fêtes techno.
      
  • Les jeunes ayant déjà pris de l’héroïne sont nettement plus souvent consommateurs répétés d’alcool, de cannabis et de tabac.

    Evolution de la consommation

    Après une diminution régulière de la consommation d'héroïne en France jusqu'en 2004, on a constaté une inversion de tendance avec une légère reprise de la disponibilité de l'héroïne et de la consommation en 2005 puis une augmentation plus nette en 2006 et 2008 due à la forte croissance de culture du pavot en Afghanistan et donc à une augmentation de l'offre et une baisse du prix.

  Saisies

En 2014, 990 kg d'héroïne ont été saisis. Résultat en hausse après une décroissance régulière depuis 2010

 
 
 
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