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La Buprénorphine haut dosage ou "BHD"

  Présentation

La buprénorphine haut dosage (BHD ou Subutex®) est une molécule disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans les traitements substitutifs des dépendances majeures aux opiacés.
Elle se présente sous forme de cachets et peut être prescrite dans les centres de soin ou en médecine de ville.

Elle est parfois détournée de son usage thérapeutique et consommée en tant que drogue en lieu et place de l'héroïne, même si elle ne fournit pas le même plaisir. C'est le produit opiacé le plus utilisé.
Elle est consommée plutôt par d'anciens consommateurs d'héroïne qui se sont soignés, ou en alternance avec l'héroïne par souci d'économie. Cependant on voit apparaître de plus en plus de consommateurs qui commencent par la BHD puis passent ensuite à l'héroïne et de consommateurs dépendants à la BHD.

Mode de consommation, effets et dangers

Si la majorité des personnes consomment la BHD par voie orale, certains ont recours à l’injection ou au sniff pour se l’administrer. Le recours au sniff est de plus en plus fréquent chez les plus jeunes. La consommation fumée en mélange avec du tabac ou inhalée est rare.

La BHD provoque l'apaisement mais n'a pas les effets extatiques de l'héroïne. Elle est utilisée pour "se soigner", pour réduire l'anxiété, pour la levée d'inhibitions ou pour "la défonce" comme substitut de l'héroïne.

L’injection de BHD présente les mêmes dangers que l'injection d'héroïne. Les oedèmes et abcès des avant-bras et des mains sont plus fréquents qu'avec les autres drogues.

La BHD peut conduire à la dépendance, c'est un produit très addictogène dont le sevrage est difficile.

Règles de prescription et de délivrance

Pour limiter l'usage abusif de BHD, l’arrêté du 1er avril 2008 pris en application de l’article 162-4-2 du code de la sécurité sociale, oblige le patient à indiquer obligatoirement à son médecin le nom du pharmacien qui sera chargé de la délivrance.
Le médecin doit quant à lui, mentionner ce nom sur la prescription qui devra être exécutée par le pharmacien ainsi désigné.
Le respect de ces règles est impératif pour prétendre à la prise en charge par l’assurance maladie de ce médicament.

Si les services du contrôle médical de l’assurance maladie constatent un usage abusif ou un mésusage (sur la base de critères intégrant notamment les quantités prescrites et le nombre de prescripteurs), la prise en charge sera subordonnée à l’établissement d’un protocole de soins entre le médecin traitant, qu’il exerce en ville ou en établissement, et le médecin conseil de la caisse d’assurance maladie (article L.324-1 du code de la sécurité sociale). Ce protocole devra être signé par le patient.

La méthadone

  Présentation

La méthadone est une molécule disposant d’une autorisation de mise sur le marché pour le traitement substitutif des dépendances majeures aux opiacés. Elle est présentée en France sous forme de sirop et sous forme de comprimés depuis avril 2008.
La méthadone est prescrite dans les centres de soin spécialisés comme traitement de substitution à la consommation d'héroïne ou d'autres opiacés. Sa part dans les traitements de substitution est en croissance au cours des dernières années.

Mode de consommation, effets et dangers

La méthadone se consomme par voie orale. Elle est utilisée principalement pour le soin et très peu pour "la défonce". Dans ce dernier cas, elle est parfois utilisée en injection de façon très anecdotique à partir des comprimés réduits en poudre.
La méthadone conserve clairement, auprès des usagers, un statut de médicament.

La méthadone a pour effet de supprimer les symptômes de manque lors de l'arrêt de consommation d'opiacés. C'est un agoniste qui agit sur les mêmes récepteurs que les opiacés mais avec des effets (euphorie, relaxation, quiétude) amoindris par rapport à l'héroïne.

La méthadone présente des effets secondaires et un risque réel d'overdose, c'est pourquoi elle n'est prescrite que dans les centres de soins de façon à ajuster précisément la prescription à l'état du patient.
En cas de consommation d'héroïne ou d'autres opiacés pendant le traitement, leurs effets sont amoindris par la méthadone mais le risque d'overdose est alors augmenté.
La prise simultanée de certains médicaments calmants ou somnifères, particulièrement les benzodiazépines, crèe aussi un risque important d'overdose.
En 2006 les décès où elle est impliquée représentent 24 % de l’ensemble des cas de décès directement liés à l’abus de substances psychoactives.

Pour concourir efficacement à la guérison du toxicomane et parce que la méthadone peut conduire aussi à la dépendance, le traitement à la méthadone doit être accompagné d'un suivi psychosocial sérieux pendant toute sa durée.

Règles de prescription et de délivrance

La méthadone est distribuée dans les centres de soin et en pharmacie.

La méthadone est un médicament qui suit la "règle des 14 jours", c'est à dire qu'il doit faire l'objet d'une nouvelle ordonnance tous les 14 jours. Le médecin doit indiquer en toutes lettres le nombre d'unités thérapeutiques par prise, le nombre de prises et le dosage.

La prescription initiale est faite par un spécialiste en centre spécialisé (CSAPA) ou établissement de santé apte à proposer un accompagnement psychosocial et doit être rédigée sur une ordonnance sécurisée non renouvelable, de 7 ou 14 jours.

Le relais peut ensuite être pris en médecine de ville. Pour le relais en ville, la prescription de sortie doit indiquer clairement, en accord avec le patient, le nom et l'adresse du médecin qui assurera la prise en charge. Celui-ci, toujours en accord avec le patient, doit prendre contact avec un pharmacien d'officine dont le nom et l'adresse figureront sur l'ordonnance.
Le pharmacien assurera la dispensation quotidienne, hebdomadaire ou pour 14 jours sur mention expresse du médecin "à délivrer en une fois". En cas d'absence de précision du médecin, la dispensation ne peut excéder 7 jours.
Lors de la première prescription en ville, le patient doit donc présenter deux ordonnances sécurisées : la prescription de sortie et la prescription du médecin relais.
Le médecin de ville a le droit de modifier la posologie en fonction de l'état clinique du patient, sans accord obligatoire du centre.
En cas de vacances ou absence du médecin de ville non remplacé, le patient devra présenter une nouvelle ordonnance du centre précisant le nom du nouveau médecin relais.
En cas de remplacement, le médecin remplaçant prescrit sous la responsabilité et sur les ordonnances du médecin qu'il remplace.

Si les services du contrôle médical de l’assurance maladie constatent un usage abusif ou un mésusage (sur la base de critères intégrant notamment les quantités prescrites et le nombre de prescripteurs), la prise en charge sera subordonnée à l’établissement d’un protocole de soins entre le médecin traitant, qu’il exerce en ville ou en établissement, et le médecin conseil de la caisse d’assurance maladie (article L.324-1 du code de la sécurité sociale). Ce protocole devra être signé par le patient.

Autres opiacés

Le sulfate de morphine

Le sulfate de morphine est une molécule disposant d’une autorisation de mise sur le marché pour le traitement des douleurs intenses et/ou rebelles aux autres produits analgésiques.
Il est disponible en gélules sous forme à action brève et sous forme à action prolongée (Moscontin LP® et Skenan LP®). Les présentations d’action prolongée sont parfois utilisées comme traitement substitutif des dépendances majeures aux opiacés. En France, le sulfate de morphine est classé comme stupéfiant.

Le sulfate de morphine est consommé principalement par d'anciens consommateurs d'héroïne ou par des jeunes très désocialisés, essentiellement pour "la défonce".
Il est le plus souvent injecté et produit alors des effets proches de ceux de l’héroïne.

La disponibilité du sulfate de morphine sur le marché parallèle semble très faible. Cette rareté explique peut-être la taille restreinte du nombre d’usagers.
Cependant entre 2003 et 2006, on observe dans les centres "de première ligne" une augmentation de l'usage de ces produits pour la défonce, la proportion d'usagers qui l'utilisent pour la défonce a triplé sur cette période.

Le rachacha

Le rachacha est une préparation d’opium se présentant comme une pâte marron rouge de consistance molle. Il est obtenu à partir d’une transformation artisanale de pavot. Il est classé comme stupéfiant.

Le rachacha est surtout consommé dans les événements festifs techno.
Il est utilisé soit pour ses effets relaxants et hypnotiques, soit pour sa fonction de "gestion de la descente", après une consommation de stimulants. Dans ce cas, le rachacha est le plus souvent ingéré ou fumé.

La perception du rachacha par les usagers demeure positive. Ce produit bénéficie de son origine artisanale, qui lui donne une image de produit "naturel".

La codéine

La codéine est un dérivé semi synthétique de la morphine utilisé comme analgésique, soit seul (Dicodin®, Codenfan®) soit combiné à d’autres molécules (Codoliprane®) ou comme antitussif (Néo-Codion®).
Elle est présentée sous forme de sirop ou de comprimés.
La possibilité de vente de certaines de ces spécialités sans ordonnance et son prix modéré permettent un accès aisé à une molécule utilisée par certains comme substitution à l’héroïne.

Lorsque la codéine est consommée, il semble que ce soit par défaut à des fins de dépannage en l’absence d’autres substances opiacées illégales.

 
 
 
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